Burkina: le leader du mouvement "Servir et non se servir" aux arrêts

La rédaction
16:5925/01/2024, Perşembe
MAJ: 25/01/2024, Perşembe
AFP
Photo du leader de Sens et avocat de la famille de Sankara, Me Guy Hervé Kam, prise lors du festival Ciné Droit Libre décentralisé à Ouahigouya en juillet 2017.
Crédit Photo : Média X / Archive
Photo du leader de Sens et avocat de la famille de Sankara, Me Guy Hervé Kam, prise lors du festival Ciné Droit Libre décentralisé à Ouahigouya en juillet 2017.

Un célèbre avocat et leader d'une organisation de la société civile du Burkina Faso, Guy Hervé Kam, a été arrété dans la nuit de mercredi à jeudi à Ouagadougou par des hommes en civil, a annoncé son organisation dans un communiqué.

Le mouvement
"Servir et non se servir"
(Sens),
"a appris avec indignation l'enlèvement de son coordonnateur national, Me Guy Hervé Kam, dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 janvier à l'aéroport international de Ouagadougou, en provenance de Bobo-Dioulasso",
la deuxième ville du Burkina.

Il "
a été enlevé par des hommes en civil et embarqué dans un véhicule banalisé vers une destination inconnue"
, poursuit le mouvement dans son communiqué, citant des témoins sur place lors de cet enlèvement.

Guy Hervé Kam est notamment connu au Burkina pour avoir été l'avocat de la famille de Thomas Sankara, ex-chef d'Etat (1983-1987) tué lors d'un putsch perpétré par son successeur Blaise Compaoré.

Ancien magistrat, il est également un leader de la société civile depuis de longues années au Burkina. Il a notamment co-fondé le Balai Citoyen, un mouvement qui avait joué un rôle capital dans la chute du régime de Blaise Compaoré en octobre 2014.


Plusieurs cas d'arrestations de voix considérées comme hostiles au régime militaire au pouvoir depuis un coup d'Etat en septembre 2022 qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré ont été rapportés ces derniers mois à Ouagadougou.


L'ancien ministre des Affaires étrangères Ablassé Ouédraogo a été arrêté fin décembre, et l'ancien chef d'état-major de la gendarmerie, le lieutenant-colonel Évrard Somda, en janvier.

Le mouvement Sens a appelé les autorités de transition qu'il juge responsable de
"l'enlèvement"
de Me Kam à le
"relâcher sans délai (...) ainsi que tous les autres citoyens civils et non-civils enlevés en dehors de toute procédure judiciaire".

Estimant que les principes de l'Etat de droit sont
"gravement menacés"
, Sens a conclu:

Il est nécessaire et urgent de tout mettre en oeuvre afin que la lumière soit faite sur cet énième enlèvement extra judiciaire.

Le gouvernement de transition du Burkina Faso issu du coup d'Etat, a affirmé en janvier avoir déjoué une
"énième tentative de déstabilisation"
et lancé une traque contre un réseau impliquant des militaires et des civils.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences terroristes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Daesh. Ces violences ont fait près de 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.

À lire également:





#Burkina
#enlèvement
#armée
#Thomas Sankara
#Blaise Compaoré
#Ibrahim Traoré