- 20.11.2024, mercredi
- 14:29
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky risquerait le "suicide politique" s'il accordait des concessions territoriales à la Russie, a déclaré le maire de Kiev, dimanche.
"Comment pouvons-nous expliquer au pays que nous devons céder des parties de notre territoire, qui ont coûté la vie à des milliers de nos héros? Quelle que soit sa décision, notre président risque le suicide politique"
, a déclaré Vitali Klitschko dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera.
Indiquant que les prochains mois seront
"très difficiles"
pour Zelensky, Klitschko a déclaré que le président ukrainien devrait probablement recourir à un référendum s'il envisageait de faire de telles concessions.
"Je ne pense pas qu'il puisse conclure seul des accords aussi douloureux et importants sans légitimation populaire"
, a ajouté Klitschko, estimant que la création d'un
"gouvernement d'unité nationale"
pourrait constituer une
"porte de sortie"
pour Zelensky.
Il a ajouté qu'il n'était pas certain que le président ukrainien soit prêt à renoncer au pouvoir pour y parvenir.
Klitschko a également déclaré que Kiev devait gagner la guerre qui l'oppose à la Russie, mais que la situation devenait
"de plus en plus compliquée"
et dépendait de l'acheminement de l'aide au pays. Et d'ajouter:
Ce serait un cauchemar si nous devions nous battre encore pendant deux ans.
Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l'échelle internationale notamment de l'Union européenne et des Etats-Unis, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques inédites et des plus sévères à l'endroit de Moscou.
La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.
Moscou pose, par ailleurs, comme préalable pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l'adoption d'un statut de
"neutralité totale", ce que Kiev considère comme étant une "ingérence dans sa souveraineté".
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