La campagne présidentielle américaine est plongée lundi dans l'incertitude, au lendemain du retrait choc de Joe Biden, les démocrates devant évaluer, dans l'urgence du calendrier électoral, si la vice-présidente Kamala Harris est la mieux placée pour battre Donald Trump en novembre.
Harris soutenue par Biden
En huit jours seulement, la course à la Maison Blanche a connu deux rebondissements historiques majeurs qui ont complètement rebattu les cartes d'une élection qui ne passionnait guère les Américains: d'abord la tentative d'assassinat de Donald Trump le 13 juillet, puis le coup de tonnerre dimanche du retrait de Joe Biden, contraint à céder sous la pression de son propre camp.
C'est sous la forme d'un communiqué, alors qu'on ne l'a pas vu en public depuis qu'il s'est mis en convalescence la semaine passée dans sa villa balnéaire du Delaware pour soigner un Covid, que le démocrate a fait cette annonce.
À un mois de la convention qui aurait dû l'introniser candidat, il a ajouté:
Aujourd'hui je veux apporter mon soutien total et mon appui à Kamala pour être la candidate de notre parti cette année.
L'influente élue de New-York, Alexandria Ocasio-Cortez a exhorté:
Aujourd'hui plus que jamais, il est crucial que notre parti et notre pays s'unissent rapidement pour vaincre Donald Trump et la menace qui pèse sur la démocratie américaine.
Une autre inconnue reste toutefois de savoir si le sénateur indépendant Joe Manchin, un ancien démocrate connu pour ses positions conservatrices, décide lui aussi d'entrer dans la course.
La campagne Trump chamboulée
Du côté des républicains, cette annonce chamboule complètement la candidature de Donald Trump, obligé de revoir sa stratégie électorale, jusque-là très focalisée l'état de forme du président démocrate. L'équipe de campagne de l'ex-président a ainsi multiplié les publicités électorales mettant en scène un Joe Biden gaffeur, bégayeur, ou qui trébuche.
La démocrate de 59 ans, devenue mi-mars la première vice-présidente à se rendre dans une clinique effectuant des interruptions volontaires de grossesse, pourrait faire de l'avortement un de ses principaux angles d'attaque.
D'autant que les républicains ont perdu quasiment chaque référendum ou scrutin qui évoquait la question de l'avortement depuis l'arrêt de la Cour suprême en 2022.
Elles seront diffusées dans une série d'Etats clés pour l'élection, au cours des tous prochains jours.
Profitant des déboires démocrates, le candidat républicain continue d'arpenter le terrain électoral, capitalisant sur l'effet rassembleur de la convention de son parti à Milwaukee qui l'a officiellement intronisé candidat jeudi dernier.
Il tiendra un nouveau meeting de campagne mercredi en Caroline du Nord.