La chute spectaculaire de cet homme de 53 ans intervient alors que le Vietnam connaît de profonds bouleversements politiques, son prédécesseur ayant également été évincé dans le cadre d'une campagne de lutte contre la corruption qui a vu plusieurs ministres limogés et des chefs d'entreprise de premier plan jugés pour fraude et corruption.
Cette instance a vu le départ depuis 2021 de dix-huit de ses membres, un président, un vice-Premier ministre et un ancien ministre.
Bien que le président soit le chef de l'État, l'homme fort du régime est le secrétaire général du parti, Nguyen Phu Trong, considéré comme l'architecte de la campagne de lutte contre la corruption, populaire auprès de l'opinion publique vietnamienne.
L'Assemblée nationale, qui suit strictement les consignes des cadres du parti, tient une session extraordinaire jeudi pour confirmer cette démission.
La vice-présidente Vo Thi Anh Xuan devrait prendre le relais jusqu'à ce qu'un remplaçant permanent soit trouvé.
Avant Nguyen Xuan Phuc, un seul autre président vietnamien avait démissionné, pour raisons de santé.
Deux grands procès pour fraude et corruption ont débuté ce mois-ci, l'un à Hanoï, l'autre à Hô Chi Minh-Ville (sud), impliquant certains des plus grands chefs d'entreprise du pays.
Le pays cherche à attirer davantage d'investissements étrangers, notamment américains, afin de développer des industries de haute valeur ajoutée telles que les semi-conducteurs.
Aucun détail n'a été rendu public sur les raisons du départ de Vo Van Thuong.
Mais au début du mois, le ministère de la Sécurité publique avait annoncé élargir une enquête concernant une société de développement d'infrastructures dans trois provinces, dont celle de Quang Ngai (centre), dont Vo Van Thuong était auparavant le chef du parti.
Le ministère a déclaré que la société Phuc Son était soupçonnée d'avoir falsifié ses comptes afin d'échapper à l'impôt, et que ses enquêteurs avaient arrêté neuf personnes, dont cinq fonctionnaires de Quang Ngai.
Les machinations internes du parti concernant le remplacement du secrétaire général Nguyen Phu Trong sont la cause la plus probable, estime Benoît de Tréglodé, chercheur à l'Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire à Paris.