Soudan: les Forces de soutien rapide accusent l'armée d'avoir attaqué la résidence de l'ambassadeur de l'UE

Le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Crédit Photo: Olivier MATTHYS / PISCINE / AF

Mardi à l'aube, les Forces de soutien rapide (FSR) ont accusé l'armée soudanaise d'avoir attaqué la résidence de l'ambassadeur de l'Union européenne à Khartoum, alors qu'il n'y a eu aucun commentaire des forces armées à cet égard.

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a annoncé que l'ambassadeur de l'Union au Soudan, Aidan O'Hara, avait été agressé à son domicile.

"Il y a quelques heures, l'ambassadeur de l'UE au Soudan a été agressé dans sa résidence, ce qui est une violation flagrante de la convention de Vienne"

, a déclaré Borrell sur Twitter.

A few hours ago, the EU Ambassador in #Sudan was assaulted in his own residency.

This constitues a gross violation of the Vienna Convention. Security of diplomatic premises and staff is a primary responsibility of Sudanese authorities and an obligation under international law.
— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) April 17, 2023

Les Forces de soutien rapide ont déclaré dans un communiqué que les

"putschistes

(en référence à l'armée)

et les groupes terroristes derrière eux ont commis, au cours des combats en cours, de nombreux crimes brutaux contre des citoyens innocents, y compris l'attaque injustifiée contre le siège des missions diplomatiques."

"La résidence de l'ambassadeur de la mission de l'Union européenne à Khartoum par exemple a été attaquée dans une tentative ouverte de forcer les diplomates à quitter leurs maisons afin de mener des opérations militaires par voie aérienne, et prolonger le bombardement de quartiers résidentiels avec des avions"

, lit-on dans le communiqué des Forces de soutien rapide.

Le communiqué ajoute que les Forces de soutien rapide

"sont engagées dans les combats et travaillent à sécuriser les positions qui étaient sous contrôle des putschistes".

"Aucun groupe des Forces de soutien rapide n'a été chargé d'arrêter des citoyens, et tout le monde devrait se méfier de quiconque portant un uniforme de soutien rapide qui commet de telles actions"

, lit-on encore de même source.

Samedi, des affrontements armés ont éclaté à Khartoum entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, du général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti"

Les parties prenantes au processus politique au Soudan ont annoncé que la signature d'un accord final serait reportée sine die, en raison de la poursuite des tractations entre les militaires. Déjà repoussée une première fois le 1er avril, la signature de l’accord de transition au Soudan, prévue le 6 avril, a été reportée une deuxième fois en raison de la reprise des pourparlers entre militaires.

Le 8 janvier dernier, un processus politique a été amorcé au Soudan entre les signataires de l'accord-cadre du 5 décembre 2022, à savoir ; le Conseil de Souveraineté au pouvoir et les forces civiles, notamment le mouvement "Liberté et changement - conseil central", pour parvenir à un accord qui pourrait résoudre la crise politique dans le pays.

L'opération vise à répondre à une crise qui dure depuis le 25 octobre 2021, le commandant de l'armée, Abdel Fattah Al-Burhan, ayant imposé des mesures d’exception, dont la dissolution du Conseil de Souveraineté et celui des ministres de transition et la déclaration de l'état d’urgence.

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