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Abdi Ali Rage, président de l'équipe de mise en œuvre des élections indirectes de l'État (SIET) à Kismayo le 15 novembre 2016 (archives).
Les élections parlementaires de l'État semi-autonome du Puntland se dérouleront au scrutin indirect, et non sur le principe d'"une personne, une voix" comme dans le reste de la Somalie, a annoncé mercredi soir le dirigeant de l'État, en le regrettant.
Région aride du nord-est de la Somalie riche en pétrole et ancien épicentre de la piraterie somalienne, le Puntland a déclaré son autonomie en 1998 et entretient des relations tendues avec le gouvernement central de Mogadiscio.
L'État a organisé des élections locales
en mai, premier vote au suffrage direct en plus de 50 ans dans le pays. Le principe de suffrage universel direct avait disparu après la prise du pouvoir par le dictateur Siad Barré en 1969 dans ce pays de la Corne de l'Afrique.
Le pays a amorcé en mai une refonte de son système politique avec un accord signé entre le gouvernement et les États fédérés prévoyant l'instauration du suffrage universel direct à partir de 2024 et le passage à un régime présidentiel.
Mais le président de l'État du Puntland, Saïd Abdullahi Deni, a déclaré mercredi soir que les membres du parlement seront finalement désignés le 8 janvier par des clans qui se partagent 66 sièges. Les parlementaires éliront ensuite le président de l'État. Sans donner plus de détails Saïd Abdullahi Deni a assuré:
Je suis attristé de prendre cette décision bouleversante pour l'avenir du Puntland.
La décision a en revanche été saluée par le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, qui a affirmé dans un communiqué que ce changement de mode de scrutin
"renforce le développement et la stabilité politique du Puntland et de la Somalie en général"
.
Les élections en Somalie se déroulaient jusqu'ici selon un complexe processus indirect basé sur les clans qui structurent la société somalienne.
Ce système est source de luttes de pouvoir et d'instabilité qui, selon de nombreux observateurs, profitent à l'insurrection des islamistes radicaux shebab qui ensanglante le pays depuis 2007.
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