Retrait français du Tchad: une deuxième base militaire rétrocédée

11:0412/01/2025, dimanche
AFP
La France rétrocède au Tchad une deuxième base militaire au cours d'une cérémonie à Abéché, dans l'est du pays, dans le cadre de la rupture des accords militaires avec la France fin novembre.
Crédit Photo : Renaud MASBEYE / AFPTV / AFP
La France rétrocède au Tchad une deuxième base militaire au cours d'une cérémonie à Abéché, dans l'est du pays, dans le cadre de la rupture des accords militaires avec la France fin novembre.

La France a rétrocédé au Tchad une deuxième base militaire au cours d'une cérémonie samedi à Abéché, dans l'est du pays, dans le cadre de la rupture des accords militaires avec la France fin novembre.

"Aujourd'hui, 11 janvier 2025, marque la rétrocession de la base d'Abéché",
a déclaré le ministre des Armées tchadien, Issaka Malloua Djamouss, lors de la remise officielle des clés de la base aérienne.

Une phase
"importante (...) menant au désengagement définitif et total de cette armée de notre pays",
a-t-il ajouté.

Quatre-vingt-dix militaires sur les 120 que comptait l'emprise ont décollé vers N'Djamena samedi et un premier convoi de matériel avait pris la route du port de Douala dès vendredi soir, a indiqué un responsable des forces françaises au Sahel. 


Ils assistaient l'armée tchadienne dans des missions de sécurisation mais aussi des formations et des soins à la population, a précisé la même source.


Le ministre des Armées tchadien a rappelé la date du 31 janvier qu
i "marquera le départ définitif des forces françaises".
 Une date
"impérative", "irréversible"
et
"non négociable",
a t-il martelé.

"Les partenariats évoluent"
mais reste
"la solidarité entre deux nations souveraines",
a souligné Fabien Talon, représentant de l'ambassade de France au Tchad, accompagné du général Pascal Ianni, à la tête du commandement Afrique, dont s'est dotée l'armée française depuis l'été 2024.

Le mois dernier, les avions de chasse stationnés depuis des décennies, puis un premier contingent de 120 soldats avaient quitté N'Djamena, et enfin la base de Faya (dans le nord désertique) avait été rétrocédée. 

Le Tchad, parmi l'un des plus pauvres au monde, était le dernier point d'ancrage de la France au Sahel, où Paris a compté jusqu'à plus de 5.000 militaires dans le cadre de l'opération anti-terroriste Barkhane, stoppée fin novembre 2022.


La France avait prévu de réduire ces effectifs dans le cadre d'une reconfiguration de sa présence militaire sur le continent africain.

Entre 2022 et 2023, quatre autres anciennes colonies françaises - le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso - ont enjoint Paris à retirer son armée de leurs territoires, où elle était historiquement implantée, et se sont rapprochées de Moscou.


Selon le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 2021, ces accords étaient
"complètement obsolètes",
face
"aux réalités politiques et géostratégiques de notre temps". 

Les forces tchadiennes sont régulièrement attaquées par les terroristes de Boko Haram, notamment dans la région du Lac Tchad (ouest).


"J'exhorte les forces de défense et de sécurité à rester vigilantes pour faire face à toute menace, d'où qu'elle vienne",
a ajouté samedi M. Djamouss, trois jours après l'attaque sanglante d'un commando mystérieux contre le palais présidentiel à N'Djamena.

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