RDC: Le HCR à court de ressources face à la situation humanitaire de millions de déplacés

20:005/06/2023, Pazartesi
MAJ: 5/06/2023, Pazartesi
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Crédit Photo: ALEXIS HUGUET / AFP
Crédit Photo: ALEXIS HUGUET / AFP

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a poussé un cri d’alarme, samedi, face à la situation humanitaire dans les provinces de l'est de la République démocratique du Congo.

Près d’un an après que le M23 (Mouvement du 23 mars) a repris les armes, fin 2021, les affrontements entre les membres du groupe rebelle et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) n’ont de cesse d’obliger des centaines de milliers de congolais à fuir les combats, pour trouver refuge dans d’autres régions du pays.


"L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, exprime ses vives inquiétudes quant aux difficiles conditions de vie et aux violations des droits humains, y compris des cas de violence sexuelle et sexiste, auxquelles sont confrontées plus de 6,2 millions de personnes déplacées internes dans le pays"
, peut-on lire dans un communiqué du HCR, publié samedi.


Mettant l’accent sur la souffrance des populations civile, le HCR souligne les difficultés pour
"les personnes déplacées de rentrer chez elles et de retrouver leurs moyens de subsistance en toute sécurité et dans la dignité".

Rappelant que le HCR
"n'a reçu à ce jour que 29% des 233 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins des personnes déplacées dans le pays en 2023"
, le communiqué de l’Agence onusienne lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle alloue des moyens supplémentaires
"de toute urgence pour continuer à venir en aide aux familles déplacées en RDC".

Le HCR a ainsi dépêché deux de ses plus hauts cadres dans la région, afin de faire un état des lieux et définir les priorités en matière d’aide d’urgence aux populations civiles affectées par le conflit.


"Gillian Triggs, Haute-Commissaire assistante pour la protection, et Raouf Mazou, Haut-Commissaire assistant pour les opérations, se sont rendus dans l'est de la RDC cette semaine, afin de prendre la mesure de la situation et d'explorer les possibilités pour améliorer l'assistance aux populations déplacées"
, lit-on dans le communiqué.

La délégation de l’organisme international a visité Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où
"plus de 600 000 personnes déplacées ont trouvé refuge dans des abris de fortune mal adaptés aux conditions météorologiques extrêmes"
. Les membres de la délégation du HCR ont également
"pris part à une distribution de couvertures, de bâches et d'autres articles dans un site de déplacement informel à Luchagara, à seulement 13 kilomètres de Goma"
.

Les deux Haut Commissaires assistants ont été témoins, durant leur visite, des défis considérables auxquels sont confrontées les communautés affectées.
"En l'absence de paix, les dangers auxquels sont confrontées les personnes déplacées ne cesseront de se multiplier, poussant les familles dans un désespoir encore plus grand"
, soutient Gillian Triggs.

Le HCR et ses partenaires humanitaires expriment, dans le communiqué, leur vive inquiétude face à
"l'augmentation de la violence sexuelle et sexiste à l'encontre des femmes et des jeunes filles dans les sites de déplacement surpeuplés".

"Nous devons continuer à défendre les droits des femmes et des jeunes filles qui souffrent de cette terrible situation, en particulier en ce qui concerne les violences et les abus sexuels",
estime Gillian Triggs.

Les membres de la délégation ont également souligné les conséquences dévastatrices de cette situation sur l’éducation des enfants
"qui ont manqué une année entière d’école en raison de leur déplacement".

Pour Raouf Mazou, Haut-Commissaire assistant pour les opérations,
"l'ampleur massive des déplacements, avec notamment 1,2 million de personnes qui ont fui le conflit au Nord-Kivu depuis mars 2022, constitue un défi majeur qui nécessite de toute urgence un soutien accru de la part de la communauté internationale".

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