Le Parlement de la République démocratique du Congo (RDC) à Kinshasa.
Le président de la République démocratique du Congo a proposé mercredi, devant le Parlement, l'idée d'une "réforme constitutionnelle", tandis que l'opposition dénonce depuis des semaines une manœuvre du chef de l'État pour tenter de prolonger son pouvoir.
Félix Tshisekedi, 61 ans, a été réélu en décembre 2023 pour un second et dernier mandat avec plus de 73 % des voix. La Constitution stipule que le président est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Cet article, dit
"verrouillé"
, ne peut faire l'objet d'aucune modification.
Stature haute et silhouette massive, le chef de l'État est entré mercredi à la mi-journée, sous les chants et les applaudissements des militants de son parti (UDPS), dans la salle de congrès du palais du Peuple, siège du Parlement à Kinshasa, la capitale.
"Il est peut-être temps d'engager une réflexion nationale sur une réforme constitutionnelle afin d'éliminer les failles qui ralentissent le fonctionnement de notre appareil étatique"
, a-t-il déclaré dans son discours annuel sur l'état de la nation.
Au terme de son allocution, retransmise en direct à la télévision nationale et qui a duré près de deux heures, M. Tshisekedi a invité le pays à
"une réflexion sincère pour bâtir un cadre institutionnel plus adapté aux réalités et aux aspirations de notre peuple
".
Depuis plusieurs semaines, le chef de l'État fait avancer cette idée à travers le pays, haranguant des foules de milliers de soutiens lors de visites dans plusieurs villes.
"Personne ne va changer ma position sur la révision ou le changement de la Constitution"
, a-t-il notamment affirmé le mois dernier à Lubumbashi (sud-est), s'adressant à une opposition qui dénonce un
"coup d'État constitutionnel"
et l'accuse de vouloir briguer un troisième mandat.
Les principaux opposants du pays ont promis des
"manifestations citoyennes à travers tout le pays"
.
En RDC, toute modification de la Constitution doit être approuvée par référendum sur convocation du président de la République, sauf si le projet est validé à la majorité des 3/5e du Parlement.
En 2015, des manifestations contre une loi électorale susceptible de permettre à l'ex-président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de deux mandats avaient fait des dizaines de morts.
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