Meurtres d'experts de l'ONU en RDC: Washington relance la chasse à l'homme

12:1811/12/2024, mercredi
AFP
Un soldat de la paix des Nations Unies d'Afrique du Sud monte à bord d'un véhicule blindé le 13 novembre 2008 à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
Crédit Photo : Roberto SCHMIDT / AFP Archive
Un soldat de la paix des Nations Unies d'Afrique du Sud monte à bord d'un véhicule blindé le 13 novembre 2008 à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

Le département d'État américain a promis mardi une récompense pour toute information permettant de retrouver quatre Congolais accusés d'être impliqués dans les meurtres en 2017 de deux experts de l'ONU et recherchés pour crimes de guerre.

Dans le cadre de son Programme mondial de récompenses en matière de justice pénale (GCJRP),
"le département offre des récompenses pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars pour toute information permettant l'arrestation, le transfert ou la condamnation de certains ressortissants étrangers recherchés pour crimes de guerre, génocide ou crimes contre l'humanité",
est-il rappelé dans un communiqué.

Dans cette affaire, Washington vise quatre Congolais: Evariste Ilunga Lumu, Mérovée Mutombo, Gérard Kabongo et Jean Kutenelu Badibanga, également recherchés par la justice militaire en République démocratique du Congo (RDC).

"Il est essentiel de déterminer où se trouvent Lumu, Mutombo, Kabongo et Badibanga et de les faire comparaître devant la Haute cour militaire de la RDC pour répondre aux accusations portées contre eux",
souligne le département d'État.

En mars 2017, l'Américain Michael Sharp et la Suédo-chilienne Zaida Catalan avaient disparu alors qu'ils étaient au Kasaï (centre) pour enquêter sur des fosses communes liées au conflit armé qui avait éclaté après la mort du chef coutumier Kamuina Nsapu, tué par les forces de sécurité. Leurs corps avaient été retrouvés deux semaines après.


Ce conflit avait fait 3.400 morts et des dizaines de milliers de déplacés entre septembre 2016 et mi-2017.

Selon la version officielle, les experts ont été exécutés par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu. Mais en juin 2017, un rapport remis au Conseil de sécurité de l'ONU estimait que ce double meurtre était un "guet-apens prémédité" et n'excluait pas l'implication de membres de la sécurité d'État.


En 2022, la justice militaire de RDC avait prononcé 51 condamnations à mort en lien avec cette affaire, principalement contre d'anciens miliciens reconnus coupables de terrorisme, crimes de guerre, meurtres ou encore participation à un mouvement insurrectionnel.

Parmi les condamnés à mort, une vingtaine en fuite avaient été jugés par contumace dans un procès qui a duré plus de quatre ans et n'a pas répondu à toutes les questions sur l'assassinat des experts onusiens.


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