Plébiscité par les Salvadoriens pour sa guerre menée contre les bandes criminelles, le jeune chef de l'Etat Nayib Bukele devrait être largement réélu dimanche au premier tour de la présidentielle.
Le président taxé d'autoritarisme s'est tout de même investi dans la campagne pour renouveler sa majorité au parlement et pouvoir proroger l'état d'urgence en cours depuis 2022.
Elu une première fois en 2019, terrassant les deux partis au pouvoir (Arena, à droite, et le FMLN, héritier de la guérilla marxiste) depuis la fin de la guerre civile au Salvador (1979-1992), il jouit aujourd'hui d'une popularité sans équivalent, à 90% d'opinions favorables, selon le Latinbarometro.
Les 6.214.399 millions d'électeurs inscrits, dont 741.094 à l'étranger, essentiellement aux Etats-Unis, se rendront aux urnes de 07H00 locales (13H00 GMT) jusqu'à 17H00 (23H00 GMT) dans près de 1.700 centres de vote, dont un immense dans la capitale.
Les meurtres imputables aux gangs du MS-13 et du Barrio 18 sont passés de plus de 800 en 2019, à 57 l'année dernière, selon l'ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled).
"Irréversible"
Pour pouvoir décider seul de la poursuite de sa politique sécuritaire, Nayib Bukele, 42 ans, a appelé ses concitoyens à confirmer lors des législatives concomitantes la majorité de son parti Nuevas ideas à l'Assemblée, dont il réduit le nombre de parlementaires.
Ex-maire de San Salvador (2015-2018) entré en politique en 2012, Nayib Bukele avait entamé sa conquête d'un pouvoir total en remplaçant les juges de la chambre constitutionnelle de la Cour suprême et le procureur général du Salvador. Il est ainsi parvenu à contourner la Constitution, qui n'autorise qu'un seul mandat présidentiel, en se voyant accorder un congé de six mois avant le vote.
Les arrestations sans mandat judiciaire et la construction d'une méga-prison de haute sécurité aux conditions de détention très strictes s'accompagnent d'allégations de violations généralisées des droits humains.
Une fois son pouvoir encore plus consolidé, l'enjeu pour Nayib Bukele sera de contrer la pauvreté qui touche 29% de la population afin de dissuader les nombreux Salvadoriens qui continuent d'émigrer vers les Etats-Unis à la recherche d'un emploi.