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Le procureur général de l'État américain du Nouveau-Mexique a lancé mercredi des poursuites contre Meta (Facebook, Instagram) et son patron Mark Zuckerberg, accusant les plateformes de favoriser la pédocriminalité, alors que le groupe californien fait déjà l'objet de nombreuses dossiers judiciaires.
"Notre enquête sur les réseaux sociaux de Meta démontre que ce ne sont pas des espaces sûrs pour les enfants",
a déclaré le procureur général Raúl Torrez, cité dans un communiqué. Et d'ajouter:
Les réseaux sociaux sont des lieux de prédilection pour les prédateurs qui échangent de la pédopornographie et sollicitent des mineurs à des fins sexuelles.
Il assure que son bureau détient notamment des preuves que les services de Meta ont
"servi et dirigé de manière proactive des utilisateurs mineurs vers un flux d'images sexuellement explicites, même lorsque l'enfant n'a manifesté aucun intérêt pour ce contenu".
Les plateformes auraient aussi
"permis à des dizaines d'adultes de trouver, de contacter et de pousser les enfants à fournir des photos sexuellement explicites d'eux-mêmes ou à participer à des vidéos pornographiques"
, ainsi qu'à trouver et vendre
"des volumes énormes de pédopornographie".
"L'exploitation des enfants est un crime horrible et les prédateurs en ligne sont des criminels déterminés"
, a réagi un porte-parole de Meta, sollicité par l'AFP.
Il a rappelé des mesures déjà en place pour lutter contre la pédocriminalité, comme le recours à des
"technologies sophistiquées"
, le recrutement d'experts et le signalement des contenus en question aux autorités.
"En un seul mois, nous avons désactivé plus d'un demi-million de comptes pour violation de nos politiques de sécurité des enfants"
, a-t-il continué.
Le géant des réseaux sociaux est régulièrement accusé de ne pas lutter suffisamment contre ce genre de crimes.
En juin, un rapport de l'université de Stanford et du Wall Street Journal (WSJ) a déterminé qu'Instagram est la principale plateforme utilisée par des réseaux de pédocriminels pour promouvoir et vendre des contenus montrant des agressions sexuelles sur des mineurs.
"De larges réseaux de comptes, qui donnent l'apparence d'être opérés par des mineurs, promeuvent ouvertement la vente de contenus"
pédopornographiques, ont indiqué des chercheurs de l'université de la Silicon Valley.
Leur rapport détaille aussi le rôle joué par les algorithmes de la populaire application: un compte test créé par le quotidien économique s'est vu
"inondé de contenus qui sexualisent les enfants"
après avoir cliqué sur quelques recommandations de ce genre.
Dans un autre registre, fin octobre, plus de quarante États américains ont porté plainte contre Meta, estimant que ses plateformes nuisent à la
"santé mentale et physique de la jeunesse",
évoquant les risques d'addiction, de cyber-harcèlement ou de troubles de l'alimentation.
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