La Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), son parti, est le grand favori des élections. Elle devrait remporter suffisamment de sièges pour gouverner seule ou former une coalition, ce qui permettrait à Nawaz Sharif de devenir Premier ministre pour la quatrième fois.
Il n'a jamais achevé aucun de ses mandats précédents et, entre ses passages au pouvoir ou dans l'opposition, il a alterné des années en prison ou en exil à l'étranger, après des condamnations dans plusieurs affaires de corruption.
Il est perçu comme conservateur sur le plan fiscal, mais aussi comme un champion du libéralisme et de l'économie de marché, désireux d'améliorer les relations avec le grand ennemi, l'Inde.
Considérée comme l'institution la plus solide du Pakistan, l'armée a dirigé le pays pendant près de la moitié de son histoire depuis son indépendance en 1947. Et même pendant les périodes de pouvoir civil, elle a conservé la haute main sur la diplomatie et la défense.
Le destin des dirigeants politiques est souvent conditionné à leurs rapports avec les généraux, même si l'armée dément interférer dans les élections.
Elle est aussi le principal propriétaire foncier du pays. Son chef est membre d'un conseil spécial destiné à attirer les investissements étrangers (SIFC), vite devenu le principal organe de décision du pays en matière économique.
L'ancien Premier ministre, évincé par une motion de censure en avril 2022, ne peut prendre part aux élections, après avoir été condamné à 14 ans de prison pour corruption, à 10 ans pour trahison, à sept ans pour mariage illégal et à 10 ans d'inéligibilité.
Celui qui est idolâtré par des millions de Pakistanais pour avoir mené l'équipe nationale de cricket, sport roi dans le pays, à sa seule victoire en Coupe du monde en 1992, reste toutefois très populaire.
Son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), est sous le coup d'une brutale répression et n'a quasiment pas pu faire campagne, mais pourrait tout de même faire bonne figure aux élections.
Frère cadet de Nawaz Sharif, il a succédé à Imran Khan en 2022. Les analystes estiment qu'il n'a pas pris la moindre décision d'envergure sans d'abord consulter son aîné, à l'époque en exil à Londres.
Mais contrairement à son frère, dont les relations ont souvent été tendues avec ses opposants et avec les militaires, il est considéré comme un négociateur plus souple, capable de compromis même avec ses ennemis.
Tenace, réputé pour ses emportements et sa capacité de travail, Shehbaz, 72 ans, a dirigé pendant des années le gouvernement de la province du Pendjab, la plus peuplée du pays et le fief électoral de son parti.
Il a mené la campagne de la PML-N et devrait obtenir un poste dans un éventuel gouvernement dirigé par Nawaz, probablement à la tête du ministère clé de la Planification.
Il est le fils de l'ex-Première ministre Benazir Bhutto, la première femme de l'ère moderne à avoir dirigé un pays musulman, assassinée en 2007.
Son grand-père, Zulfikar Ali Bhutto, a été président puis Premier ministre avant d'être renversé en 1977 par un coup d'État militaire, puis pendu deux ans plus tard. Et son père Asif Ali Zardari a été président de 2008 à 2013.
Bilawal Bhutto Zardari, 35 ans, a d'abord eu du mal à reprendre le flambeau de sa mère. Mais il a acquis de l'expérience en devenant en 2022 le plus jeune ministre pakistanais des Affaires étrangères.