Crédit Photo : BASHAR TALEB / AFP
Des Palestiniens déplacés se rassemblent pour recevoir des portions de nourriture données dans une cuisine caritative à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 décembre 2025.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé jeudi une amélioration de l’accès à l’alimentation dans la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu du 10 octobre, tout en soulignant que la population civile continue de vivre dans des conditions extrêmement éprouvantes.
Lors d’une conférence de presse en ligne, le représentant du PAM pour la Palestine, Antoine Renard, a indiqué que la situation alimentaire sur le terrain a connu une évolution positive.
"Nous pouvons confirmer une nette amélioration de l’accès à la nourriture"
, a-t-il déclaré.
Il a précisé que les opérations de l’agence onusienne fonctionnent désormais à pleine capacité, l’ensemble des réseaux de distribution étant opérationnels. Plus d’un million de personnes ont ainsi bénéficié d’une assistance alimentaire, notamment sous forme de colis et de farine de blé.
Cette amélioration, selon lui, s’explique également par l’augmentation des entrées d’aide humanitaire et de produits alimentaires commerciaux dans l’enclave.
"Les habitants reçoivent désormais en moyenne deux repas par jour, ce qui représente un changement notable"
, a-t-il expliqué.
Toutefois, Antoine Renard a appelé à la prudence face à toute lecture trop optimiste de la situation.
"L’accès à la nourriture, à lui seul, ne suffit pas"
, a-t-il averti, rappelant que les conditions de vie à Gaza demeurent extrêmement précaires.
Il a notamment évoqué l’absence d’infrastructures sûres pour la préparation des repas, précisant que près de 90 % des moyens de cuisson reposent encore sur des déchets ou du bois, faute d’alternatives.
Le responsable du PAM a également partagé un témoignage recueilli sur le terrain: une femme lui a confié avoir perdu sa sœur alors qu’elle ramassait du bois à proximité de la
.
Cette "ligne jaune" correspond à la première ligne de retrait définie dans la phase initiale de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Elle marque la limite entre les zones toujours sous contrôle militaire israélien et celles où les Palestiniens sont autorisés à circuler.
"Il est essentiel de rappeler que, malgré les progrès observés en matière d’alimentation, la vie quotidienne à Gaza reste extrêmement difficile"
, a conclu Renard.
Bien qu’un cessez-le-feu soit en vigueur depuis deux mois, la situation humanitaire dans la bande de Gaza demeure critique, Israël continuant d’imposer de sévères restrictions à l’entrée des convois d’aide, en violation du protocole humanitaire de l’accord.
Depuis octobre 2023, plus de 70 000 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tués et plus de 171 000 autres blessés lors des attaques israéliennes menées contre Gaza, selon les autorités sanitaires locales.
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