La candidate de Morena, Delfina Gomez. Crédit photo: CLAUDIO CRUZ / AFP
Le parti de gauche au pouvoir au Mexique a consolidé son hégémonie en remportant dimanche une élection historique dans l'Etat le plus peuplé du pays, à un peu plus d'un an de la prochaine présidentielle.
Le Mouvement pour la régénération nationale (Morena) a arraché le poste de gouverneur dans l'Etat de Mexico, à la périphérie de la capitale, bastion pendant plus de 90 ans du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui a longtemps régné sans partage sur la vie politique du pays.
Portée par la popularité du président Andres Manuel Lopez Obrador, la candidate de Morena, Delfina Gomez, compte neuf points d'avance sur sa rivale du PRI Alejandra del Moral, d'après les premiers résultats partiels de l'Institut national électoral (INE).
"Vous avez décidé qu'il était temps que le processus de transformation que vit notre pays prenne racine dans notre Etat"
, a déclaré Delfina Gomez, une enseignante de 60 ans, à la tête d'une coalition appelée
"Ensemble nous faisons l'histoire".
"C'est le moment du changement"
, se réjouit Jorge Alvarado, cireur de chaussures de 50 ans et partisan du parti Morena qui tente de réduire les inégalités sociales.
La candidate du PRI a reconnu le
de son adversaire dans une brève déclaration. Le PRI se présentait en alliance avec le PAN (droite libérale) et le PRD (centre-gauche) principalement.
Avec cette victoire, le mouvement de Lopez Obrador confirme sa nouvelle hégémonie à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle prévu mi-2024.
Arrivé à la tête de la présidence fédérale en 2018, Morena gouverne 22 des 32 Etats de la fédération, seul ou avec ses alliés, sans compter l'élection de dimanche.
L'enjeu consiste désormais à savoir qui va représenter Morena à l'élection présidentielle de 2024 pour tenter de prendre le relais de Lopez Obrador, limité par la Constitution à un seul mandat de six ans et qui ne pourra donc pas se représenter.
Le ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, et la maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, sont les favoris d'une primaire interne dont l'organisation doit commencer dans les prochaines semaines.
Avec sa victoire dans le fief historique du PRI, Morena confirme également le déclin de l'ex-parti tout puissant, qui avait gouverné le Mexique sans partage de 1930 à 2000, puis de 2012 à 2018.
Le PRI, qui remportait dans le passé toutes les élections, avait pu être qualifié de
par le prix Nobel de littérature péruvien Mario Vargas Llosa.
Au total 12,6 millions d'électeurs étaient inscrits pour l'élection de dimanche, pour une participation comprise entre 48,7 et 50,2%, d'après les résultats partiels de l'INE.
Avec 17 millions d'habitants -autant que les Pays-Bas, plus que le Québec ou la Belgique-, l'Etat de Mexico résume tous les contrastes du pays, telle une
, d'après le politologue Miguel Tovar de la firme Alterpraxis.
L'Etat est l'un des plus violents du pays, surtout dans les villes jouxtant la capitale qui se gentrifie par endroits, tout en comptant un important tissu industriel (Ford, Nestlé). Son économie représente 9,1% du PIB national.
Des élections ont également eu lieu dimanche dans l'Etat minier du Coahuila (nord).
Le PRI garderait le contrôle de cet Etat frontalier des Etats-Unis, avec 57% des voix pour son candidat Manolo Jimenez, d'après les résultats partiels de l'INE.
Morena s'y est présenté en ordre dispersé avec la candidature dissidente d'un ex-secrétaire d'Etat du gouvernement de Lopez Obrador.
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