Crédit Photo : JAIME REINA / AFP
Des manifestants lors d'une protestation contre le surtourisme et les prix de l'immobilier sur l'île de Majorque, à Palma de Majorque, le 21 juillet 2024.
"SOS riverains: stop au tourisme": une manifestation pour dénoncer les excès du tourisme sur l'île méditerranéenne espagnole de Majorque et demander un changement de cap a rassemblé 20.000 personnes dimanche dans les rues de Palma, selon la police.
Unie derrière une banderole où l'on pouvait lire
"Changeons de cap et fixons des limites au tourisme"
, une marée de manifestants armés de pancartes et de panneaux colorés a envahi la petite cité touristique, à l'appel de quelque 80 organisations et groupes.
Ces derniers estiment que le modèle actuel place les services publics au bord de la rupture, dégrade les ressources naturelles et rend l'accès au logement de plus en plus difficile pour les habitants.
Le représentant du gouvernement central aux Baléares, cité dans les médias locaux, avait estimé dans un premier temps le nombre de manifestants à environ 12.000 personnes, les organisateurs donnant un chiffre beaucoup plus élevé de quelque 50.000 manifestants.
"Votre luxe, notre misère",
critiquait une pancarte en anglais tandis qu'une autre ciblait, également en anglais, les étrangers venus s'installer en télétravail:
"Nomades numériques, rentrez chez vous !"
. Un autre panneau résumait l'équation:
Ce n'est pas de la tourismophobie, ce sont des chiffres: 1.232.014 résidents, 18 millions de touristes.
Un record de 17,8 millions de visiteurs se sont rendus sur l'une des trois îles des Baléares (Majorque, Minorque et Ibiza) en 2023, d'Espagne ou de l'étranger, et cela devrait encore augmenter cette année.
Une autre manifestation avait déjà eu lieu en mai contre le tourisme dans les trois îles de l'archipel, réputé pour sa beauté pittoresque, avec comme slogan
"Nos îles ne sont pas à vendre".
"Sur un plan pratique, (le tourisme) est une activité légitime. Mais comme toutes les activités économiques, elle doit être régulée, de la même manière qu'on régule les hôtels"
, a exposé l'architecte et urbaniste Jose Maria Ezquiaga au micro de la télévision publique TVE, plaidant pour un encadrement des locations de meublés de tourisme afin qu'elles soient soumises à l'approbation d'associations de riverains. Et de dire:
La fixation des règle du jeu devrait revenir aux propriétaires locaux, de même que la décision ou non d'accepter certains formats.
Un autre expert en matière de tourisme Manuel de la Calle a suggéré pour sa part la création qu'une taxe:
"C'est l'une des solutions possibles qui pourrait être mise en place. Cela ne réduira pas le flot du tourisme, mais cela génèrera des recettes qui pourront être injectées dans sa gestion, ou dans d'autres manières d'aider la population locale".
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