Assaut aéroporté de troupes américaines, débarquement nocturne de Marines britanniques, parachutage de commandos français: en Estonie, sur le flanc oriental de l'Otan, les pays de l'Alliance s'entraînent dans l'ombre de la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine.
Le matériel militaire, dont le transport est long et compliqué, est prépositionné à l'est dans le cadre de ce plan. Les exercices comme "Spring storm" s'intensifient afin d'aider les forces alliées à mieux communiquer, à travailler ensemble et à connaître le terrain.
Concrètement, la Grande-Bretagne, qui dirige le groupement tactique de l'Otan en Estonie, tiendra des troupes en attente dans leurs bases d'origine pour renforcer les quelque 1.000 soldats britanniques et français présents sur le terrain.
Si l'Estonie semble satisfaite de ce modèle, sa voisine, la Lituanie, souhaite disposer en permanence de troupes supplémentaires sur le terrain et discute encore avec son principal partenaire, l'Allemagne, de la manière de les obtenir.
Ces déploiements renforcent les armées des pays de la ligne de front et constituent la pointe de la défense avancée de l'Otan.
L'adhésion de la Finlande - et à terme de la Suède - contribuera à renforcer son flanc oriental.
Des plans plus détaillés doivent être approuvés par les dirigeants à Vilnius. Ils précisent la manière dont l'alliance défendrait chaque région en cas d'attaque, avec le nombre de forces, les pays d'origine et les lieux d'affectation.
L'Otan veut disposer d'une force de 300.000 soldats prêts à être déployés dans un délai de 30 jours.
Tous ces nouveaux déploiements nécessiteront inévitablement de l'argent, des ressources et des forces. La question est de savoir si les alliés sont prêts à mettre la main à la poche.
Avant Vilnius, les membres de l’Otan négocient un nouvel engagement visant à augmenter les dépenses de défense en pourcentage du produit intérieur brut.
Seuls sept membres de l’alliance ont atteint l’objectif de 2% fixé pour 2024 et l'objectif minimum pour Vilnius sera de transformer ces 2% en un plancher plutôt qu’un plafond.
L’Estonie, qui n'a jamais cessé de considérer la Russie comme une menace existentielle, veut voir ses alliés s’engager à consacrer 2,5% de leur PIB à la défense et veut que les nouvelles stratégies de défense deviennent opérationnelles dès que possible.