Créée en 1945 à l'issue de la Seconde Guerre mondiale et de l'échec marquant de son ancêtre, la Société des Nations, concernant la "sécurité collective", l'ONU est exposée à des critiques liées non seulement à son système, mais aussi à son efficacité.
Dans une allocution ce mardi, le Président turc, Recep Tayyip Erdoğan, avait particulièrement réitéré ses critiques habituelles envers le fonctionnement du Conseil de Sécurité.
Cette remarque renvoie surtout à la célèbre phrase du Président Erdoğan prononcée lors du forum de Davos en 2009:
Le monde est plus grand que 5.
L'incapacité de l'ONU à faire appliquer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, à cause du droit de veto utilisé de manière abusive par les cinq pays qui en disposent, illustre parfaitement l'une des imperfections majeures systémiques de l'Organisation. Mais les tares de l'ONU ne s'arrêtent pas là.
L'Organisation des Nations Unies rencontre surtout des soucis dans son efficacité face au plus grand fléau actuel: les groupements armées non étatiques. Au Mali par exemple, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) n'a pas pu aider le pays face aux groupes terroristes malgré la présence de plus 15 000 éléments sur le terrain pendant huit ans.
L'Organisation s'est aussi illustrée de par son incapacité à régler définitivement certains conflits ou à agir de façon efficace dans leur prévention. Certains d'entre eux en Afrique sont presque relégués au second plan. Félix Tshisekedi avait notamment pointé du doigt ce problème.
Même si l'ONU a connu des avancées majeures surtout comparée à la SDN, il lui reste du chemin à faire. Le Conseil de Sécurité, telle qu'elle a été organisée en 1945, ne correspond plus au monde actuel, devenu multipolaire et certains acteurs non membres, qui peuvent être entendus sur certains conflits, ne sont pas pris en compte. Une réforme devient plus que nécessaire, non seulement pour l'efficacité de l'ONU mais surtout pour sa survie.
L'incapacité de l'Organisation à faire respecter le Droit International est particulièrement l'une de ses tares majeures et nuit à sa capacité à assurer la sécurité collective. Tant que l'égoïsme des États ne sera pas en mesure d'être freiné par le droit international et par des mesures de coercition de l'ONU, les effets de l'anarchie perdureront dans le système international et des États comme Israël resteront des menaces majeures à la paix et à la sécurité des uns et des autres.