Tanzanie: des Massaï manifestent pour réclamer le retour des services publics

10:2619/08/2024, Pazartesi
AFP
Les Massaï de Ngorongoro protestent contre les déplacements forcés et l'absence de services publics, exigeant le rétablissement des soins de santé et de l'éducation en Tanzanie.
Crédit Photo : Luis Tato / AFP Archive
Les Massaï de Ngorongoro protestent contre les déplacements forcés et l'absence de services publics, exigeant le rétablissement des soins de santé et de l'éducation en Tanzanie.

Des membres de la communauté Massaï de Ngorongoro, dans le nord de la Tanzanie, ont manifesté dimanche pour le retour de certains services publics et contre les déplacements forcés, a affirmé un avocat et militant des droits humains.

"Il s'agit d'une manifestation purement pacifique pour exiger le rétablissement de services tels que la santé et l'éducation",
a déclaré Joseph Oleshangay, avocat et militant des droits humains, présent sur place.

"Le gouvernement a supprimé ces services depuis 2022 et les habitants sont désormais obligés de parcourir près de 50 km pour chercher des services de santé dans un autre district",
a-t-il poursuivi.

Il accuse:


Le gouvernement expulse techniquement les habitants du Ngorongoro en leur refusant certains services de base.

Sur une vidéo transmise à l'AFP par l'avocat, des dizaines de membres de la communauté Massaï manifestent devant quelques policiers sur une route de la réserve naturelle de Ngorongoro, bloquant plusieurs dizaines de véhicules transportant des touristes.


Dans un communiqué, les responsables de Ngorongoro ont affirmé que
"les activités touristiques se poursuivent malgré des manifestations de citoyens qui habitent dans la réserve".

La Tanzanie a historiquement permis aux communautés indigènes comme les Massaï de vivre dans des parcs nationaux, dont le célèbre cratère de Ngorongoro, site classé au patrimoine mondial de l'Unesco.

Mais la population et ses troupeaux y ont fortement augmenté ces dernières années.


Des tensions existent depuis des années entre les autorités et la communauté nomade, entraînant parfois des affrontements meurtriers. Le plan actuel, qui a débuté en 2022, prévoit le déplacement de quelque 82 000 personnes de Ngorongoro vers le village de Msomera, situé à environ 600 kilomètres.

Dans un rapport publié le 31 juillet, Human Rights Watch avait critiqué les expulsions forcées des membres de la communauté, qui visaient selon l'ONG à développer le tourisme. HRW affirmait également que des rangers présents à Ngorongoro ont
"attaqué, battu et harcelé les habitants s'ils ne respectaient pas les règles du gouvernement"
et ce,
"en toute impunité".

Arrivée au pouvoir en 2021, Samia Suluhu Hassan a rompu avec la politique autoritaire de son prédécesseur John Magufuli, affichant sa volonté d'assouplir les libertés politiques mais aussi d'ouverture aux investissements économiques étrangers.

Cependant, l'optimisme suscité par ses premières décisions avait été quelque peu douché par l'arrestation en juillet 2021 de plusieurs opposants politiques.


Le pays est connu pour ses parcs naturels spectaculaires. Le secteur du tourisme a généré 3,37 milliards de dollars en 2023, avec une hausse des arrivées de l'étranger de 24%, selon les données officielles.


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