Les chefs d'État des pays d'Asie centrale à Douchanbé au Tadjikistan. Crédit photo:
Les dirigeants des cinq États d'Asie centrale se sont engagés jeudi à l'issue d'un sommet à renforcer leur coopération et à régler leurs différends de façon diplomatique, nouveau signe du réchauffement des relations entre ces ex-républiques soviétiques aux rapports longtemps conflictuels.
Ce sommet organisé dans la capitale tadjike, Douchanbé, rassemblait les présidents des cinq républiques centrasiatiques issues de l'effondrement de l'Union soviétique:
Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan
.
"D'après la déclaration signée, les chefs d'Etat se sont prononcés pour le règlement diplomatique de toutes les questions régionales"
, a déclaré le ministre tadjik des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse.
Le président de ce pays, Emomali Rakhmon, s'est dit
"convaincu de la volonté politique forte des États de renforcer leur coopération".
Ces dernières années, les pays centrasiatiques ont accéléré le réchauffement de leurs relations, après trois décennies de tensions et tentatives de rapprochement.
Depuis la chute de l'URSS, leurs rapports étaient régulièrement empoisonnés par des conflits liés à la gestion des frontières et des ressources naturelles, dont l'eau.
Cette coopération régionale, encore timide, s'est accélérée après l'invasion russe de l'Ukraine, affaiblissant le rôle de Moscou comme garant de la sécurité régionale et principal partenaire économique, désormais confronté à la présence croissante de la Chine.
D'autres acteurs, comme la Turquie ou l'Union européenne, se présentent comme des alternatives à Moscou et Pékin.
"Alors que les tensions géopolitiques s'intensifient, il n'a jamais été aussi important d'unir nos forces pour garantir la stabilité, la sécurité et le progrès durable de la région"
, a notamment déclaré le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev.
La situation sécuritaire dans cette région reste encore volatile, un an après le dernier conflit entre le Kirghizstan et le Tadjikistan, tandis que le Kazakhstan et l'Ouzbékistan ont réprimé dans le sang des émeutes.
Et le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan voisin, sujet abordé jeudi, est une source d'inquiétudes pour ces gouvernements, craignant une déstabilisation de la région.
Les chefs d'États ont également insisté sur le développement du transport terrestre dans cette région sans accès à la mer, au coeur des "Nouvelles routes de la soie", gigantesque projet chinois d'infrastructures.
La zone représente un marché d'environ 75 millions d'habitants en forte croissance démographique.
Les dirigeants ont aussi abordé la question du changement climatique, particulièrement ressenti dans la région.
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