Le dirigeant de l'Etat le plus peuplé au monde s'adressera au Congrès américain à Washington. Il sera reçu jeudi à la Maison Blanche pour un fastueux dîner d'Etat avec M. Biden, qui recevra seulement pour la troisième fois un haut dignitaire étranger à sa table.
Malgré les critiques, Narendra Modi n'en est pas moins un dirigeant très courtisé par les Occidentaux. Et cette visite est considérée par Washington comme l'occasion de renforcer ses liens commerciaux, technologiques et militaires avec l'Inde, un allié potentiel en Asie pour contrer l'influence régionale de la Chine.
Selon des analystes, plusieurs avancées majeures sont attendues après la rencontre de MM. Biden et Modi, en particulier dans les domaines de la défense, des énergies propres et des technologies stratégiques.
Un rapprochement avec Washington qui intervient au moment où l'Inde cherche à mettre fin à sa dépendance avec Moscou sur le plan militaire, à la fois en élargissant ses sources d'importations d'armes et en augmentant sa production nationale.
Et les Etats-Unis, qui ne sont pas seuls à courtiser l'Inde, espèrent que ses offres en matière de coopération technologique et de coproduction lui assureront ce marché clé.
Après un affrontement meurtrier à la frontière contestée le long du Tibet et de la région indienne du Ladakh en 2020, l'Inde avait renforcé ses liens avec Washington et les autres membres du Quad, une alliance informelle relancée par Joe Biden qui regroupe les Etats-Unis, l'Inde, le Japon et l'Australie.
Mais si un rapprochement permettrait à Washington de contester la position dominante de la Chine au niveau des chaînes d'approvisionnements, la relation qu'entretient New Delhi avec Moscou peut compliquer les discussions avec les Etats-Unis.
M. Modi devrait aussi rencontrer le secrétaire d'Etat Antony Blinken, de retour d'une visite à Pékin, cinq ans après le voyage de son prédécesseur Mike Pompeo.
Le Premier ministre indien assistera à une démonstration de yoga, mercredi, au siège des Nations Unies à New York. Il rencontrera des chefs d'entreprise américains dans l'espoir de les convaincre d'investir dans son pays, avant la tenue des élections générales indiennes l'an prochain.