Par le passé, l'absence de démarcation sur certains pans de la frontière, longue de quelque 1.400 kilomètres, avait suscité sporadiquement des heurts entre les communautés locales dans ces zones agricoles, notamment pour l'accès crucial aux pâturages ou à l'eau.
Ces derniers mois, des manifestations locales ont eu lieu au Kirghizstan pour s'élever contre cet accord frontalier, qui porte notamment sur un échange de quelques kilomètres carrés de terres et la gestion commune de ressources hydriques. Plusieurs personnalités, députés, hauts fonctionnaires et membres de la société civile ont été arrêtées.
En juin 2010, des violences meurtrières entre communautés kirghizes et ouzbèkes avaient mis à feu et à sang les principales villes du sud du Kirghizstan, Och et Jalal-Abad, faisant près de 500 morts et quelque 400.000 déplacés et réfugiés.
Le Kirghizstan n'a toutefois pas encore délimité totalement sa frontière avec le Tadjikistan, autre ex-république soviétique d'Asie centrale, malgré des rencontres régulières entre les autorités kirghizes et tadjikes.
Mi-septembre, des affrontements à l'arme lourde avaient éclaté à la frontière entre ces deux pays enclavés et montagneux, faisant une centaine de morts officiellement. En avril 2021, une cinquantaine de personnes avaient déjà perdu la vie dans un conflit frontalier.
L'Ouzbékistan a également été secoué à l'été 2022 par des émeutes meurtrières dans la région autonome du Karakalpakstan (nord), faisant 21 morts selon le bilan officiel.