Agée d'un peu moins de deux ans, la fillette appelée Maryam par l'orphelinat, mais dont le prénom de naissance est Aliza, a retrouvé lundi son oncle, Yaar Mohammad Niazi, et ses frères et soeurs. M. Niazi, âgé de 40 ans, lui-même père de quatre enfants, confie:
Je ne savais pas si nous allions la retrouver, et là, je suis submergé par l'émotion.
Ses parents, qui avaient fui vers l'aéroport avec leurs quatre enfants, avaient été tués le 26 août, une journée sanglante marquée par un attentat, revendiqué par Daech et des combats, ayant fait au total 183 morts.
Maryam n'avait alors qu'un ou deux mois. Un adolescent l'a prise dans ses bras et l'a emmenée puis a embarqué à bord d'un avion militaire américain qui emportait expatriés et Afghans vers Doha, affirme à l'AFP un responsable qatari sous couvert d'anonymat.
Au total, environ 200 enfants afghans ont été évacués sans leurs parents ni leur famille par avion des vols qui ont permis à des dizaines de milliers d'Afghans de fuir leur pays.
L'agence onusienne était de son côté assaillie de demandes de familles à la recherche de leurs proches portés disparus.
Tandis que la petite Maryam faisait ses premiers pas à l'orphelinat Dreama à Doha, son frère et ses deux soeurs perdaient espoir de quitter un jour Kaboul, tout comme leur oncle qui avait récupéré leur garde.
Puis M. Niazi en fait un également à Kaboul. Les résultats sont concordants. L'oncle doit ensuite attendre de longs mois avant d'obtenir un passeport auprès des nouvelles autorités afghanes, dans le but d'emmener toute sa famille au Qatar.
Depuis, installé à Doha, M. Niazi espère obtenir un visa pour vivre aux Etats-Unis. Il explique:
Nous voulons juste être en sécurité.
Lui et sa femme ont désormais huit enfants à charge: Maryam, les trois autres enfants de la fratrie, ainsi que leurs quatre petits.
D'autres petits Afghans recueillis par Dreama ont également retrouvé leurs familles. Parmi eux, un garçon de trois ans a rejoint son père au Canada, après avoir été reconnu par un diplomate canadien sur un avis de recherche.
Dans le sillage de la prise de Kaboul par les talibans, le Qatar avait accueilli des milliers d'Afghans dans des logements temporaires à Doha, en attendant que des pays se proposent de leur offrir un refuge permanent.
Seuls 15 Afghans n'ont pas encore pu quitter Doha, indique le responsable qatari. Des centaines d'autres Afghans vivent au sein d'une base militaire américaine au Qatar, certains arrivés plus récemment.