La France ouvre le débat pour des "partenariats renouvelés" avec les pays africains

10:4822/11/2023, mercredi
MAJ: 22/11/2023, mercredi
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La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Crédit photo: BERTRAND GUAY / AFP
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Crédit photo: BERTRAND GUAY / AFP

Le gouvernement Français a présenté, mardi à l’Assemblée Nationale, sa nouvelle vision des partenariats qu’il souhaite avoir avec les pays Africains.

S’exprimant alors que les relations entre Paris et plusieurs pays du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso) sont au point mort, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a jugé
"légitimes les questionnements qu’ont pu susciter les différentes crises qui se sont succédé au Sahel".

"L’attitude à notre égard de trois juntes militaires ne doit pas occulter les très bonnes relations que nous entretenons avec l’immense majorité des pays africains"
, a-t-elle plaidé à la tribune.

La cheffe de la diplomatie estime à cet effet qu’il s’agit d’une
"grave erreur que de réduire l’Afrique au seul Sahel"
et souligne que
"sous l’impulsion constante du président de la République"
la France a voulu
"renouveler ses politiques à l’égard du continent Africain".

Estimant que "
l’Afrique va compter de plus en plus"
et que c’est là-bas
"que se joue l’avenir de la francophonie",
elle a fait valoir:

L’Afrique constitue l’une des plus grandes priorités de notre diplomatie.

La locataire du Quai d’Orsay a par ailleurs fait savoir que Paris entretenait avec le continent
"un dialogue exigeant"
sur les enjeux mondiaux et assure que ses services œuvrent
"pour que la France soit un partenaire crédible, compétitif, et également attractif"
.

"J’ai évidemment en tête les griefs souvent entendus et classiques autour de la délivrance des visas. Je dois vous dire que nous rénovons en ce moment même notre politique de visas pour mieux tenir compte de nos objectifs d’attractivité, de rayonnement et de prévention de l’immigration illégale"
a-t-elle poursuivi, affirmant vouloir réinventer
"la manière de travailler avec les partenaires Africains".

Catherine Colonna est ensuite revenue sur l’engagement militaire de la France en Afrique et notamment au Sahel à travers l’opération Serval lancée en 2013 et devenue Barkhane.


"Les coups d’États survenus au Mali, au Burkina Faso et tout dernièrement au Niger fragilisent tous les efforts consentis depuis 2013"
et
"la situation sécuritaire s’est dégradée"
tandis que
"les violations des libertés se multiplient"
, selon la ministre. Et de poursuivre:

Faire le choix de Wagner comme l’a fait le Mali c’est faire le choix de la prédation économique et des crimes de guerre.

Elle considère à ce propos que "
ces juntes ne sont pas motivées par une volonté de rupture avec la France"
mais par une
"logique de rupture avec l’ensemble de la communauté internationale".

Faisant état d’une volonté de
"ne pas faire payer aux populations les comportements de leurs dirigeants du moment"
, la cheffe de la diplomatie souligne que l’aide humanitaire Française est maintenue dans ces pays.

"Une chose est sûre: ce n’est plus à la France de porter seule ou presque seule la lourde de charge de l’action antiterroriste en Afrique de l’Ouest"
a-t-elle en outre considéré.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, qui s’exprimait dans la foulée, a quant à lui assuré que "
tout le monde s’accorde à dire que le succès militaire"
de l’opération Barkhane
"n’est pas à remettre en question".

Selon lui, le risque terroriste "
fait peser"
sur l’Europe plusieurs dangers dont un "
risque migratoire".

Il confirme néanmoins que les soldats Français déployés au Niger sont "
en cours de rapatriement"
comme s’y est engagé Emmanuel Macron.

À la suite de la prise de parole du gouvernement, plusieurs députés et présidents de groupes ont pu s’exprimer sur la question des relations entre la France et les pays Africains.


"La politique africaine de la France doit redevenir une réalité et nous donner ainsi un réel instrument de solidarité internationale et un outil de rayonnement et de sécurité au bénéfice partagé de l’Afrique, de notre pays et d’une histoire commune"
a estimé la députée Marine Le Pen qui prenait la parole au nom du RN (Rassemblement National).

Qualifiant "
l’absence de politique africaine revendiquée par le Président de la République"
de
"faute politique"
elle estime qu
’"aujourd’hui, peut-être même plus qu’hier, les sujets où les intérêts de la France et ceux des pays africains convergent, et ne manquent pas".

"La politique étrangère de la France doit s’enraciner sur la reconnaissance de deux certitudes: l’existence des Nations participe à la diversité du monde et la considération des peuples et le respect des Nations sont des principes essentiels à la paix et l’harmonie du monde"
a-t-elle lancé à la tribune.

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