A Zvecan, des soldats en tenue anti-émeutes de la Kfor ont placé une barrière métallique autour de la mairie pour empêcher plusieurs centaines de Serbes d'y accéder, a rapporté une journaliste de la presse.
Trois véhicules blindés de la police kosovare, dont la présence suscite toujours l'ire des Serbes majoritaires dans quatre localités du Nord du Kosovo, étaient garés devant la mairie.
Ces édiles ont été intronisés la semaine dernière par le gouvernement d'Albin Kurti, le Premier ministre de ce territoire en très large majorité peuplé d'Albanais, faisant fi des appels à l'apaisement lancés par l'Union européenne et les Etats-Unis.
La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008 par son ex-province, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais.
Quelque 120.000 Serbes vivent au Kosovo, sur 1,8 million d'habitants. Environ un tiers d'entre eux habitent dans le Nord.
Les manifestants réclament le départ des maires albanais jugés "illégitimes" tout comme celui de la police kosovare.
La situation avait déjà dégénéré vendredi lorsque les maires étaient venus prendre leurs fonctions accompagnés par les forces de l'ordre kosovars.
Lundi, dans un nouvel accès de fièvre, des manifestants serbes ont tenté de forcer la porte d'entrée de la mairie de Zvecan mais ont été repoussés par les forces kosovares.
La Kfor avait ensuite tenté de séparer les deux parties avant de commencer à disperser les manifestants les plus violents.
Les protestataires avaient répliqué en lançant des pierres, des bouteilles et des cocktails Molotov en direction des soldats.
Cinq manifestants serbes soupçonnés d'avoir participé aux affrontements ont été arrêtés, selon la police kosovare.
Belgrade a ordonné à l'armée serbe de se placer en état d'alerte maximale, comme cela a été régulièrement le cas ces dernières années.
La sécurité dans le Nord du pays s'est dégradée au point de mettre des vies en danger.
Le président serbe a rencontré mardi à Belgrade les ambassadeurs de la Quinte, cinq puissances membres de l'Otan qui observent de près les Balkans occidentaux, mais annoncé qu'il allait aussi s'entretenir avec les représentants de la Russie et de la Chine.