Josep Borrell: Les Palestiniens font face à une recrudescence de la violence dans une Cisjordanie en ébullition

19:4918/02/2024, Pazar
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Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, s'exprimant lors d'une table ronde organisée dans le cadre de la 60e conférence de Munich sur la sécurité (MSC) à Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 18 février 2024.
Crédit Photo : Tobias SCHWARZ / AFP
Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, s'exprimant lors d'une table ronde organisée dans le cadre de la 60e conférence de Munich sur la sécurité (MSC) à Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 18 février 2024.

La violence contre les Palestiniens a augmenté depuis le 7 octobre et la Cisjordanie est "en ébullition", a déclaré, dimanche, le chef de la politique étrangère de l'UE.

Josep Borrell a déclaré, en marge de la conférence de Munich sur la sécurité (Allemagne), qu'une solution politique globale, incluant
"non seulement Gaza, mais aussi la Cisjordanie",
était nécessaire.

"Oui, nous devons mettre fin à la guerre à Gaza, mais personne n'a beaucoup parlé de la Cisjordanie"
, a-t-il déclaré,
ajoutant : "
Or, la Cisjordanie est le véritable obstacle à la solution à deux États. La Cisjordanie est en ébullition. Les violences à l'encontre des Palestiniens se sont multipliées depuis le 7 octobre".

"La violence était déjà très élevée avant cette date, et si l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) venait à interrompre son soutien au peuple palestinien en Cisjordanie, nous pourrions être à la veille d'une explosion encore plus importante ",
a souligné Borrell.

Il a exhorté les membres de l'UE à être plus unis afin de jouer un
"rôle géopolitique"
sur cette question, comme cela a été le cas pour l'Ukraine.

"Mais ici, je constate qu'il y a une dispersion des approches et que de nombreux Etats membres veulent faire cavalier seul",
a déclaré le chef de la politique étrangère de l'UE.

Les États-Unis devraient être
"plus impliqués",
a-t-il ajouté.

Pas de paix au Moyen-Orient sans perspective claire pour le peuple palestinien


Borrell a également appelé à soutenir l'initiative arabe, ajoutant que
"sans perspective claire pour le peuple palestinien, il n'y aura pas de paix au Moyen-Orient, et la sécurité d'Israël ne saurait être uniquement assurée par des moyens militaires".

Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne a également rappelé qu'il avait récemment publié une déclaration appelant fermement Israël à
"éviter les actions militaires contre une zone très densément peuplée, Rafah, où 1,7 million - presque 2 millions - de personnes"
sont réfugiées.

"Le Hamas est une idée et on ne tue pas une idée. La seule façon de tuer une idée est d'en proposer une meilleure",
a ajouté Borrell, avant de suggérer que les Palestiniens et les Israéliens devaient s'efforcer de vivre
"côte à côte dans un climat d'harmonie et de sécurité".

"Cela ne saurait être uniquement assuré par des moyens militaires ",
a-t-il fait remarquer, soulignant la nécessité d'une "solution politique globale au conflit".

Quelque 1,4 million de Palestiniens déplacés par l'offensive israélienne sur Gaza se sont retranchés à Rafah, cherchant à échapper aux hostilités qui ont ravagé de vastes pans du territoire palestinien.

Les projets d'offensive d'Israël sur la ville ont suscité une levée de boucliers de la part de la communauté internationale, qui a appelé à la retenue ou à l'annulation de l'opération.


Israël a lancé une offensive contre la Bande de Gaza depuis l'attaque menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, qui aurait coûté la vie à près de 1 200 israéliens, selon les autorités de Tel-Aviv.


Les frappes israéliennes qui ont suivi ont, à ce jour, fait près de 29 000 morts, essentiellement des femmes et des enfants, poussé 85 % de la population de l'enclave à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de la Bande de Gaza ont été endommagées ou détruites, d'après les Nations unies.


À la lumière de ces exactions, Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice pour crime de génocide. Un arrêt rendu en janvier a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de la Bande de Gaza.


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