Dans ce pays d'Asie du Sud-Est de plus de 270 millions d'habitants à majorité musulmane, près de 205 millions d'électeurs sont appelés aux urnes mercredi pour l'élection présidentielle.
Sur un territoire qui s'étend sur 5.000 kilomètres et trois fuseaux horaires, les bureaux de vote ouvriront à 7H00 du matin à l'ouest de l'archipel (22H00 GMT mardi) et ne resteront ouverts que durant six heures.
Pour rendre la tâche encore plus compliquée, en plus de l'élection présidentielle, le pays choisira aussi ses députés et des élus locaux.
Outre l'élection présidentielle, qui nécessitera un second tour en juin si aucun des candidats n'obtient la majorité, 20.000 sièges d'élus régionaux et locaux sont en jeu ainsi que 580 sièges de députés que se disputent 18 partis.
Près d'1,7 million d'Indonésiens vivant à l'étranger ont déjà commencé à voter, certains par correspondance.
Par tous les moyens de transport possibles, les autorités ont commencé à distribuer les urnes sous la protection d'agents armés, dans tous les coins de l'immense archipel qui abrite des centaines de groupes ethniques et de langues.
Dans la province occidentale d'Aceh, sur la grande île de Sumatra, les autorités s'interrogeaient encore en fin de semaine pour savoir si des éléphants seraient de nouveau utilisés pour transporter les urnes comme en 2019.
Dans celle de Lampung, sur la même île, des buffles sont les seuls à pouvoir emprunter les pistes boueuses pour atteindre quatre villages isolés, a expliqué à l'AFP la présidente de la commission électorale locale, Marlini, qui, comme de nombreux Indonésiens, porte un seul nom.
Des hors-bord achemineront les bulletins vers les Mille-îles, éparpillées au large de Jakarta et des navires de guerre ont également été mobilisés dans d'autres régions.
Dans la troisième plus grande démocratie du globe, après l'Inde et les États-Unis, le vote s'ouvrira en Papouasie, province orientale la plus reculée d'Indonésie, en proie à une insurrection de rebelles indépendantistes et où la sécurité sera renforcée.
Autre menace, les cyber-attaques. Une force spéciale a été créée pour l'occasion afin de se prémunir contre de possibles attaques intérieures ou venant de l'étranger.