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France: une conférence de Rima Hassan à l'Université Paris Dauphine-PSL, annulée

Le comité exécutif de l'université Paris Dauphine-PSL a décidé d'annuler la conférence qui devait se tenir le 6 mai intitulée "Agir face à la menace de génocide à Gaza" et animée par la juriste franco-palestinienne et candidate LFI (La France insoumise, gauche radicale) aux élections européennes Rima Hassan, a fait savoir, ce jeudi, un quotidien français.

12:04 - 25/04/2024 jeudi
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La juriste franco-palestinienne et candidate LFI aux élections européennes, Rima Hassan.
La juriste franco-palestinienne et candidate LFI aux élections européennes, Rima Hassan.
La porte-voix de la cause palestinienne dans le champ politique français a déclaré sur X:
"Je dois assurer une conférence à Paris Dauphine le 6 mai prochain. Chose rare, le comex [comité exécutif – ndlr] de l'université s'est réuni pour voter contre la tenue de cette conférence pour trouble à l'ordre public, bien que cette conférence soit réservée aux étudiants de l'université qui m'ont invitée".


Rima Hassan explique cette décision par des
‘'pressions exercées sur le président de l'université'',
rapporte la presse française.

La juriste franco-palestinienne de 31 ans a révélé être convoquée le 30 avril par la police à la suite d'une plainte pour
"apologie du terrorisme"
déposée par l'Organisation juive européenne.

Selon le courrier qui lui a été adressé, Rima Hassan devrait "
être entendue librement sur des faits d'apologie publique d'un acte de terrorisme, commise au moyen d'un service de communication au public en ligne".

Les plaintes pour
"apologie du terrorisme"
visent aussi la cheffe de file des Insoumis à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, ainsi que la députée LFI Danièle Obono.


Une conférence sur la Palestine prévue jeudi dernier à l'université de Lille, à laquelle Rima Hassan devait participer en compagnie du fondateur de LFI Jean-Luc Mélenchon, avait été annulée par la présidence de l'université.

Paris Dauphine-PSL devait abriter une rencontre, intitulée
"Agir face à la menace de génocide à Gaza'',
à l'initiative du comité Palestine de l'université, et réservée aux étudiant·es de Dauphine. Rima Hassan, en sa qualité de juriste, devait y aborder
"l'action et la portée de la justice internationale et la question politique de l'avenir d'un État de Palestine".

Rima Hassan devait débattre avec Ivar Ekeland, un mathématicien de renom, ancien président de Dauphine, et soutien du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) d'Israël.


Ekeland a dénoncé sur son blog Mediapart
‘'l'indifférence''
des universités françaises face aux massacres israéliens à Gaza. Dans cette conférence, il était censé "
intervenir sur ses initiatives pour faire suspendre la coopération des universités françaises avec les universités israéliennes, et aborder la destruction des universités à Gaza"
, précise le quotidien.

La présidence de l'université Paris Dauphine-PSL a confirmé que la conférence du 6 mai n'aura pas lieu.


"Nous n'avons en aucun cas annulé une conférence"
, déclare El-Mouhoub Mouhoud, le président de l'université.

"Nous avons bien reçu une demande d'autorisation préalable, à laquelle il a été répondu défavorablement"
, a-t-il nuancé.

El-Mouhoub Mouhoud justifie cette décision par le contexte sécuritaire:
"Dans le contexte international et national actuel particulièrement tendu, indique le président de Dauphine, le comité exécutif de l'université Paris-Dauphine-PSL, réuni le 22 avril 2024, a décidé à l'unanimité de ne pas autoriser la tenue de la conférence […] en raison du trouble à l'ordre public et pour garantir la sécurité de tous".

Les étudiants entendent déposer la semaine prochaine un référé-liberté pour maintenir la conférence. Leur avocate, Aïnoha Pascual, fait valoir
"l'atteinte portée à la liberté d'expression et à la liberté de réunion et d'association".

Aïnoha Pascual souligne:


Cette décision n'est pas un acte isolé. On ne peut accepter de prendre acte du fait que toute prise de parole visant à informer et questionner sur le massacre en cours en Palestine serait désormais prohibée.

La France est repassée fin mars
"au niveau le plus élevé de Vigipirate urgence attentat".

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