Crédit Photo : JALAA MAREY / AFP
Un soldat israélien portant un châle de prière juif dans une unité d'artillerie dans le nord d'Israël, près de la frontière avec le Liban, le 4 janvier 2024.
Une plainte visant un soldat de double nationalité française et israélienne, Y. O., a été officiellement déposée le 11 avril au bureau du procureur général à Paris, selon les informations rapportée par la presse française, ce mardi.
L'accusation porte sur des actes de torture qui auraient été commis lors d'une opération de l'armée israélienne.
Quatre organisations non gouvernementales (l'Association des Palestiniens de France - Al Jaliya, Justice et droits sans frontières (JDSF) et le Mouvement du 30 mars) représentées par l'avocat lyonnais Gilles Devers, ont pris cette initiative juridique, soutenant que les actes décrits équivalent à des crimes de guerre.
Selon la plainte, le contenu d'une vidéo de cinquante-huit secondes, diffusée initialement via la messagerie Telegram, montre un prisonnier palestinien maltraité pendant son transfert.
La vidéo, filmée et commentée par le soldat lui-même, révèle des traitements dégradants infligés à un détenu visiblement terrorisé et humilié. Les images choquantes montrent le prisonnier entravé, tâchant de descendre d'un camion sous les injures et les menaces de Y. O.
Cette vidéo soulève des questions profondes sur la conduite des soldats et les méthodes d'interrogatoire utilisées.
Les plaignants affirment que les détenus, après avoir été torturés pour obtenir des aveux, étaient soit relâchés, soit transférés vers des installations secrètes en Israël pour y être détenus sous des conditions extrêmes et souvent jugés sans garanties légales suffisantes. Ces actes, selon eux, sont en violation directe avec la 3ᵉ convention de Genève qui protège les prisonniers de guerre.
En réaction, les avocats des plaignants insistent sur l'ampleur morale des faits reprochés à Y. O., soulignant l'humiliation et le mépris manifestes dans son comportement. Ils mettent en lumière non seulement les sévices physiques infligés, mais aussi le dommage psychologique engendré par le fait de filmer un prisonnier dans une situation aussi vulnérable.
Interrogé par le correspondant d'Anadolu, le 21 mars, le ministère français des Affaires étrangères avait mis en avant
et
de la Justice française au sujet du citoyen franco-israélien soupçonné de torture dans la bande de Gaza, en Palestine.
Lors de son point presse hebdomadaire, le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Christophe Lemoine était revenu sur une vidéo diffusée quelques jours auparavant sur les réseaux sociaux, dans laquelle on peut entendre un homme qui se présente comme un soldat franco-israélien dans la bande de Gaza, se moquant et insultant au moins un Palestinien, gravement blessé, torturé, et avec les yeux bandés.
"Cette vidéo est choquante et abjecte"
, avait d'abord tenu à souligner Christophe Lemoine avant d'évoquer
"l'éventuelle suite judiciaire".
"C'est la Justice française qui est compétente pour connaître des crimes commis par des ressortissants français à l'étranger et conformément au principe constitutionnel de séparation des pouvoirs, elle exerce cette compétence de manière indépendante"
, avait tenu à souligner le diplomate français.
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