France / Élève évincée pour un kimono: la proviseure assimile le "manteau long" à un "vêtement religieux"

20:306/09/2023, Çarşamba
MAJ: 6/09/2023, Çarşamba
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Crédit photo: X
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La proviseure de l’établissement scolaire lyonnais ayant évincé une élève portant un kimono, a reconnu que la jeune fille ne portait pas d’abaya mais assure que son kimono était "un manteau long" à "caractère religieux".

La proviseure s'exprimait au cours d’un entretien, mercredi matin, avec la famille de l’élève évincée.


Selon les informations d’Anadolu, l’élève de 15 ans a été reçue à la première heure ce mercredi, pour évoquer l’incident survenu la veille, et pour lequel elle a été empêchée de retourner en classe jusqu’à ce qu’elle aille se changer.

Accompagnée de sa mère et de sa sœur, qui s’occupe de sa scolarité, la jeune fille, de confession musulmane a contesté, auprès de la cheffe de l’établissement, le caractère religieux de sa tenue vestimentaire, expliquant qu’un kimono, ouvert, ne pouvait en aucun cas être regardé comme un signe religieux.


La proviseure lui a alors rétorqué que les abayas ne sont pas les seuls vêtements à être visés par la note de l’éducation nationale, mais qu’elle concerne
"toutes les tenues qui montrent une appartenance religieuse"
.

"À partir du moment où une élève arrive voilée le matin, on voit forcément par rapport au voile, quelle est son appartenance religieuse"
, a poursuivi la cheffe de l’établissement auprès de la famille.

Selon les informations recueillies par Anadolu, au moins une autre élève de ce lycée, a été visée par la même mesure d’empêchement, en raison du port d’un kimono.

Dès mardi soir, une plainte pour
"discrimination en raison de l’appartenance religieuse"
a été annoncée par l’avocat de la famille, Maître Nabil Boudi.

Contacté par Anadolu, ce dernier déplore
"une humiliation subie par (sa) cliente"
et pointe une
"discrimination religieuse".

"L’humiliation doit cesser et une autorité judiciaire doit se saisir de toute urgence de ce dossier-là, puisque l’ordre donné par le ministre de l’Education nationale a pour conséquence de créer des discriminations religieuses à l’égard de jeunes étudiantes"
, poursuit le conseil.

Pour rappel, en pleine polémique liée à l’interdiction de l’abaya et du qamis, par le ministre Gabriel Attal, la rentrée scolaire de la jeune élève lyonnaise, a été écourtée mardi matin.


Elle explique avoir été interpellée devant toute sa classe, par un membre du corps éducatif, pour être immédiatement présentée à la proviseure du lycée dans lequel elle est désormais scolarisée.

Dans le bureau de la cheffe de l’établissement, il a été exigé qu’elle retire son kimono en vertu de l’interdiction posée par le ministère de l’éducation nationale, sans quoi l’accès aux cours lui serait interdit.


"J’ai évidemment refusé parce qu’il est ouvert, et que ce n’est pas une abaya donc ma tenue n’avait rien d’illégal"
, explique l’élève à Anadolu, précisant que la proviseure lui a ensuite expliqué qu’elle
"ne pourrait pas être acceptée en cours dans cette tenue".

Elle a dû rebrousser chemin.


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