France: Amnesty International appelle Macron à agir contre le "génocide" à Gaza

15:487/12/2024, samedi
MAJ: 7/12/2024, samedi
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Les corps des victimes gisent dans la cour de l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia dans le nord de la bande de Gaza, suite aux frappes israéliennes autour du complexe médical le 6 décembre 2024, alors que la guerre entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas se poursuit.
Crédit Photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Les corps des victimes gisent dans la cour de l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia dans le nord de la bande de Gaza, suite aux frappes israéliennes autour du complexe médical le 6 décembre 2024, alors que la guerre entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas se poursuit.

Amnesty International demande au Président français Emmanuel Macron d'adopter des mesures concrètes pour mettre fin au "génocide" à Gaza. Maintenant fermement ses accusations contre Israël dans un communiqué publié ce vendredi, l'ONG a dénoncé les violences, en rappelant les obligations de la France au titre de la prévention et de la répression des crimes de génocide.

Amnesty appelle le chef de l'État français à faire pression sur le Conseil de sécurité des Nations unies pour imposer un embargo sur les armes à destination d'Israël, adopter des sanctions ciblées et soutenir les enquêtes internationales.


L'organisation critique également l'immunité diplomatique accordée à des responsables israéliens, dont le premier ministre Benyamin Netanyahu, poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI).

Ces revendications s'inscrivent dans la continuité d'un rapport publié jeudi, dans lequel Amnesty affirme que
"des actes interdits par la Convention sur le génocide sont commis avec l'intention spécifique de détruire la population palestinienne de Gaza".
L'organisation appuie ses accusations sur des enquêtes menées entre octobre 2023 et juillet 2024, révélant des preuves de meurtres, de violations physiques et mentales, ainsi que des conditions de vie incompatibles avec la survie de la population civile de Gaza.

Par ailleurs, Amnesty évoque des chiffres tragiques. Depuis le 7 octobre 2023, les hostilités ont causé plus de 44 600 morts du côté palestinien et des destructions massives dans la bande de Gaza.
"La situation humanitaire est catastrophique",
souligne l'ONG, qui fustige l'inaction des États face aux décisions contraignantes de la Cour internationale de justice exigeant un accès humanitaire immédiat à Gaza.

Le communiqué publié ce vendredi intervient après une précédente prise de position d'Amnesty, publiée la veille, dans laquelle l'organisation qualifiait sans équivoque les événements de Gaza de génocide. Ce précédent rapport mentionnait également l'émission de mandats d'arrêt par la Cour pénale internationale contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et d'autres responsables pour crimes de guerre.


Pour rappel, le Quai d'Orsay a récemment déclaré que
"l'immunité"
du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, doit être respectée dans le cadre des obligations imposées par le droit international, notamment le Statut de Rome.
"Le Statut de Rome exige une pleine coopération avec la CPI",
a précisé le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères dans un communiqué publié mercredi.

Cependant, le texte prévoit également qu'un État
"ne peut être tenu d'agir d'une manière incompatible avec ses obligations en vertu du droit international en ce qui concerne les immunités des États non parties à la CPI".
Cette disposition, selon le ministère, s'applique au Premier ministre israélien Netanyahu ainsi qu'à ses ministres.
"Ces immunités devront être prises en considération si la CPI devait nous demander leur arrestation et remise",
poursuit le communiqué.

Le Quai d'Orsay a également rappelé
"l'amitié historique qui lie la France à Israël",
soulignant qu'il s'agit de
"deux démocraties attachées à l'État de droit et au respect d'une justice professionnelle et indépendante".
Paris entend
"continuer à travailler en étroite collaboration avec le Premier ministre Netanyahu et les autres autorités israéliennes pour parvenir à la paix et à la sécurité pour tous au Moyen-Orient".

Pour rappel, la Cour pénale internationale (CPI) a récemment émis des mandats d'arrêt contre Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.


Le conflit entre Israël et le Hamas, déclenché le 7 octobre 2023 par une attaque du mouvement palestinien, a entraîné une déclaration de guerre israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.


Cette riposte, marquée par des frappes aériennes et une invasion terrestre, a causé un bilan humain catastrophique : plus de 44 600 morts, dont une majorité d'enfants et de femmes, ainsi que plus de 104 000 blessés. Les destructions massives ont laissé des centaines de milliers de personnes sans abri.


En parallèle, l'Afrique du Sud a déposé une plainte contre Israël devant la CIJ pour des accusations de génocide à Gaza.


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