Le chef de l'opposition polonaise, Donald Tusk et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen lors d'une réunion au siège de l'UE à Bruxelles, le 25 octobre 2023. Crédit photo: KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Le chef de l'opposition polonaise, Donald Tusk, pressenti pour reprendre la tête du gouvernement après la récente victoire de sa coalition aux élections législatives, a déclaré, mercredi, que son pays "peut compter sur une très grande flexibilité de la part des institutions européennes" sur la question du déblocage des fonds destinés à la Pologne, dans le cadre des fonds de relance post-pandémique de l'Union européenne.
"Les Polonais attendent ce moment depuis huit longues années"
, a déclaré le chef de file de la Coalition civique (KO), après avoir rencontré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Bruxelles.
L'Union européenne bloque 35,4 milliards d'euros (37 milliards de dollars) de fonds de relance et exige une réforme visant à garantir l'indépendance du système judiciaire avant de débloquer ces fonds
. Elle bloque également des milliards d'euros de fonds de cohésion du budget de l'UE jusqu'à ce que la réforme du système judiciaire soit achevée.
"Je suis ici au siège de la Commission européenne pour accélérer le processus de retour sur la scène européenne. Nous sommes pleinement convaincus que telle est la volonté des électeurs polonais. Je suis ici en tant que dirigeant d’un parti d’opposition, pas en tant que Premier ministre, mais le temps passe vite. Je me devais de prendre cette initiative"
, a déclaré Donald Tusk. et d'ajouter:
Ma mission est de restaurer la position de mon pays en Europe et de renforcer l'UE dans son ensemble.
Il a également déclaré que l'UE avait assuré
"une coopération totale sur les questions ukrainiennes...",
ajoutant:
"je peux également compter, et c'est important pour moi, sur une aide pour renforcer notre frontière orientale, en particulier avec la Biélorussie. Ce sont les conséquences pratiques et financières de cette coopération qui sont en jeu".
Ursula Von der Leyen a, de son côté, abordé la question du retour de la Pologne dans le giron de l'UE.
"La participation record aux élections du 15 octobre en Pologne a montré une fois de plus que les Polonais sont très attachés à la démocratie",
a-t-elle déclaré.
Et d'ajouter:
"les Polonais sont de fiers Européens. Ils ont fait preuve d'une grande solidarité et ont pris leurs responsabilités dans de nombreux domaines. Nous avons également évoqué l'avenir de l'architecture européenne en matière de sécurité, la modernisation de l'économie et les perspectives d'avenir en matière de compétitivité".
Donald Tusk a par ailleurs rappelé ses récentes consultations avec le président polonais Andrzej Duda sur la formation d'un gouvernement.
"Après la réunion d'hier avec Duda, j'ai des raisons d'être modérément optimiste et de penser que le président n'aura pas forcément intérêt à prolonger excessivement ce processus, à moins qu'une surprise ne survienne. Mais nous avons traversé trop d'épreuves pour exclure toute surprise"
, a-t-il déclaré.
Le gouvernement sortant s'est quant à lui montré sceptique.
"Donald Tusk a promis qu'au lendemain des élections, il obtiendrait de l'argent du plan de relance nationale. Nous verrons ce qu'il proposera dans quelques jours"
, a déclaré, mercredi à Varsovie, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki.
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