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Netanyahu devant le Congrès à un moment critique pour Gaza

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu prononce mercredi un discours devant le Congrès américain en pleine tourmente politique aux États-Unis. Sa visite suscite des réactions vives et des tensions, notamment en raison de la guerre dévastatrice qu'il mène à Gaza.

La rédaction
10:26 - 24/07/2024 mercredi
AFP
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.
Crédit Photo : NIR ELIAS / POOL / AFP
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.

La visite du dirigeant israélien à Washington intervient en pleine effervescence politique aux États-Unis, entre la tentative d'assassinat de Donald Trump, le retrait de Joe Biden de la course à la Maison Blanche et l'entrée en scène de la vice-présidente Kamala Harris qui brigue désormais l'investiture du Parti démocrate pour l'élection de novembre.


Benyamin Netanyahu a déjà eu l'occasion de s'immiscer dans la politique américaine: en 2015, il s'était appuyé sur le Congrès pour tenter de forcer la main du président Barack Obama contre la conclusion d'un accord nucléaire avec l'Iran.

C'est d'ailleurs la quatrième fois - un record pour un dirigeant étranger - que M. Netanyahu s'adressera au Congrès, généralement réservé aux dirigeants en visite d’État.


Il doit s'exprimer devant les deux chambres réunies en session spéciale à partir de 18H00 GMT.

Jeudi, il rencontrera à la Maison Blanche le président Joe Biden, avec lequel il entretient des relations notoirement compliquées.


Netanyahu se rendra ensuite vendredi à la résidence Mar-a-Lago en Floride, à l'invitation de Donald Trump, les deux hommes disant s'entendre à merveille.

Fait notable: ce n'est pas à l'invitation de la Maison Blanche que Netanyahu est à Washington mais à celle des chefs parlementaires républicains, auxquels se sont joints malgré eux les chefs démocrates.


Il est aussi question d'une rencontre avec Kamala Harris. La vice-présidente américaine sera absente mercredi du Congrès: elle a argué de contraintes d'emploi du temps, malgré le fait que, selon le protocole, c'est à elle de présider la séance.

"Pas le bienvenu"


C'est que la visite du Premier ministre israélien, arrivé lundi à Washington, sème la pagaille et pas seulement dans les rues de la capitale.


De nombreux élus démocrates sont vent debout contre le dirigeant de droite israélien, condamnant sa conduite de la guerre dans la bande de Gaza qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens. Ils ont annoncé un boycott du discours au Congrès.

"Non, Netanyahu n'est pas le bienvenu au Congrès américain",
a écrit sur le réseau X le sénateur de gauche Bernie Sanders.

Depuis le début de la guerre à Gaza, au moins 39 000 Palestiniens ont été tués et 89 000 blessés. Netanyahu est un criminel de guerre. Il ne devrait pas s'adresser au Congrès.


Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a prévenu qu'il ne tolérerait aucune manifestation d'opposition lors du discours.

Quelque 200 manifestants juifs contre la guerre ont été interpellés mardi dans l'enceinte du Capitole, signe de la forte tension régnant dans la capitale américaine à l'aube de cette visite controversée. 


Préparer l'après-guerre


Les États-Unis sont le premier allié et principal soutien militaire d'Israël.


Mais l'administration Biden s'est dit agacée ces derniers mois des conséquences des bombardements israéliens, insistant sur la protection des civils et l'entrée de l'aide humanitaire.


Washington est allé jusqu'à suspendre la livraison de certains types de bombes - sans pour autant cesser son soutien -, provoquant la colère du gouvernement israélien.

Pour l'heure, la priorité du président américain serait plutôt de presser M. Netanyahu à conclure un accord de cessez-le-feu lié à la libération des otages avec le mouvement de résistance palestinien Hamas.


Il s'agit aussi pour Washington de préparer la période d'après-guerre. Et là, le fossé entre les deux gouvernements est béant, notamment sur la perspective de créer un État palestinien.


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