Le salon aéronautique et de l'espace qui s'ouvre lundi au Bourget, au nord de Paris, devrait faire une large place à la question de la défense contre les menaces aériennes, prédit Richard Aboulafia, directeur général d'AeroDynamic Advisory.
La France a ainsi dissous huit de ses neuf régiments d'artillerie sol-air, rappellent les députés Natalia Pouzyreff et Jean-Louis Thiériot dans un récent rapport.
Les pays de l'Otan ont entamé ces dernières années une remontée en puissance en constatant que de plus en plus de pays se dotaient de missiles de croisière, de missiles balistiques de courte portée ou de drones, note Mark Cancian, expert du groupe de réflexion américain CSIS (Center for Strategic and International Studies).
Les investissements arrivent: Berlin prévoit de consacrer 5 des 100 milliards d'euros de son fonds spécial à la défense anti-aérienne, Paris également 5 milliards d'euros entre 2024 et 2030.
Le fabricant de missiles européen MBDA a signé ces derniers mois un contrat d'environ 2 milliards d'euros avec Paris et Rome pour fournir près de 700 missiles Aster, équipant notamment le système franco-italien SAMP/T, un autre de 2,2 milliards d'euros avec la Pologne pour lui fournir 44 lanceurs et plusieurs centaines de missiles CAMM.
Il s'agit de faire des acquisitions communes pour disposer du spectre complet de systèmes anti-aériens, en s'appuyant sur l'Iris-T allemand pour la courte portée, le Patriot américain pour la moyenne portée et le système américano-israélien Arrow-3 pour la longue portée.
Nous avons déjà vu ce film et le gros problème, c'est toujours la France.
Un écueil majeur pour le projet, note le groupe de réflexion allemand SWP.
Paris organise en marge du salon du Bourget une conférence ministérielle sur le sujet pour tenter d'harmoniser les positions.