Dans les colonnes de l'Humanité, plus de 500 personnalités signent un appel pour la reconnaissance de la Palestine

09:131/06/2024, суббота
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Un Palestinien passe avec une charrette tirée par un âne devant une école endommagée gérée par l'ONU dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, après être revenu brièvement avec d'autres personnes qui cherchaient à vérifier leurs maisons, le 31 mai 2024.
Crédit Photo : Omar AL-QATTAA / AFP
Un Palestinien passe avec une charrette tirée par un âne devant une école endommagée gérée par l'ONU dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, après être revenu brièvement avec d'autres personnes qui cherchaient à vérifier leurs maisons, le 31 mai 2024.

Plus de 500 personnalités, artistes, responsables politiques, sportifs, syndicalistes, militants associatifs, intellectuels, ont signé un appel dans les colonnes du quotidien français l'Humanité, en faveur de la reconnaissance officielle de l'État de Palestine par la France.

"Combien? Combien de morts, de visions atroces, d'enfants réduits à l'état de charpie, de corps calcinés, de familles endeuillées faudra-t-il à Gaza pour que la France use enfin des leviers en sa possession pour stopper le carnage?''
, lit-on dans le texte de cet appel, consulté par Anadolu.

Et d'ajouter:
"Emmanuel Macron s'y est dit favorable et 'en même temps' joue la montre. Le 29 mai, le chef de l'État réservait sa décision à la condition que l'Autorité palestinienne se 'réforme' pour 'exercer des responsabilités, y compris à Gaza'. La veille, il fallait attendre 'le moment utile' (…) Le bon moment, c'était déjà hier, c'est ardemment aujourd'hui''
, souligne l'appel signé par Martine Aubry, (maire PS de Lille), Étienne Balibar (philosophe), Sophie Binet, (secrétaire générale de la CGT), Manuel Bompard, (député et coordinateur de LFI), Éric Cantona, (ancien footballeur et comédien), ou encore Aymeric Caron (député REV), entre autres personnalités.

La reconnaissance de la souveraineté palestinienne
"ne serait pas un aboutissement, mais l'ébauche d'une solution politique au conflit. Les autres leviers à activer sont nombreux et l'instauration d'un cessez-le-feu, votée et revotée aux Nations unies, est le préalable essentiel à toute négociation''
, précise le texte de cet appel.

"La diplomatie doit imposer le silence aux armes. Pour faire pression, la France peut rappeler son ambassadeur en Israël, placer sous embargo toute exportation militaire à destination de Tel-Aviv ou pousser pour suspendre l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël''
, conviennent les signataires de l'appel pour la reconnaissance officielle de la Palestine par Paris, qui dénoncent en outre,
"un attentisme coupable''.

''Pour Macron, la reconnaissance de l'État palestinien, ce n'est pas le moment. Pour nous, si (…) A l'instar de l'Espagne, de l'Irlande et de la Norvège, la France doit désormais passer à l'acte. Maintenant''
, écrit l'Humanité en préambule de cet appel.

Le 18 avril, la France a voté en faveur d'un projet de résolution présenté par l'Algérie recommandant l'admission de l'État de Palestine à l'ONU, devant le Conseil de sécurité. Favorable
"à l'admission de la Palestine comme État membre de plein droit''
, Paris a également voté, le 10 mai, pour un projet de résolution
"conférant de nouveaux droits à l'État observateur de Palestine au sein des Nations unies".

Cependant, le président Emmanuel Macron avait précisé le 28 mai qu'il ne ferait
"pas une reconnaissance d'émotion''
. Et d'ajouter
"Il n'y a pas de tabou pour la France et je suis totalement prêt à reconnaître un État palestinien mais (...) je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile''
, alors même que la classe politique française se déchire sur le conflit en cours dans la bande de Gaza.

Le même jour, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu l'État de Palestine.


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