Dimanche après-midi, la tempête a atteint la côte orientale de la Libye, touchant la métropole de Benghazi avant de se diriger vers l'est en direction de villes comme Shahat (Cyrène), al-Marj, al-Bayda et Soussa (Apollonia) mais surtout Derna, qui comptait 100 000 habitants avant le drame.
De nombreuses routes sont coupées et les accès aux sites de la catastrophe très difficiles.
Des responsables des autorités dans l'Est du pays avancent des bilans différents sur le nombre de victimes, l'un d'eux parlant de plus de 3 800 morts. Ils craignent cependant beaucoup plus de victimes.
L'Organisation internationale des migrations (OIM) a fait en outre état d'au moins 30 000 personnes déplacées à Derna, ainsi que 3 000 à al-Bayda et plus de 2 000 à Benghazi, villes situées plus à l'ouest. Selon elle, 884 000 personnes ont été affectées directement par la catastrophe.
Les infrastructures vétustes, les constructions en violation des règles urbanistiques au cours de la dernière décennie et le manque de préparation face à ce type de catastrophe ont transformé cette ville en un cimetière à ciel ouvert, selon des experts.
La Libye est en effet plongée dans le chaos depuis la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, avec deux gouvernements rivaux, l'un reconnu par l'ONU basé dans la capitale Tripoli, à l'ouest, l'autre dans la région orientale touchée par les inondations.
Dès lundi matin, des convois d'aide en provenance de la Tripolitaine, dans l'Ouest, ont été acheminés vers Derna. Le gouvernement de Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah a annoncé l'envoi de deux avions-ambulance et d'un hélicoptère, de 87 médecins, d'une équipe de secouristes et de recherche cynophile ainsi que des techniciens de la Compagnie nationale d’électricité pour tenter de rétablir rapidement le courant coupé.
L'ONU, les États-Unis et de nombreux pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ont aussi promis d'envoyer de l'aide. Des équipes de secours étrangères sont déjà à l'œuvre à la recherche d'éventuels survivants.