Plus de 16 milliards de francs CFA (plus de 25 millions de dollars) d’irrégularités financières ont été constatées entre 2018 et 2021 à la Présidence du Burkina Faso, à la Primature et à l’Assemblée nationale, a révélé jeudi, l’autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption du Burkina Faso (ASCE-LC).
S’exprimant, jeudi, lors d’un point de presse, le contrôleur général d’État Philippe Nion présentant le rapport de contrôle, a fait savoir que les mauvaises pratiques dans la gestion financière et comptable ont fait perdre à l’Etat burkinabè des sommes importantes.
Le montant total de l'incidence financière des irrégularités constatées dans le rapport de contrôle de l'Assemblée nationale est de 13 616 028 639 francs CFA (plus de 20 millions de dollars).
S'agissant de la Présidence du Faso, les anomalies financières sont de l'ordre de 695 737 022 francs CFA (plus d’un millions de dollar), imputables à 72 agents.
Enfin, concernant la Primature, les irrégularités sont à l'origine d'une incidence financière à hauteur de 1 953 030 088 francs CFA (plus de 3 millions de dollars), imputables à plusieurs agents publics, selon le contrôleur général.
Les rapports définitifs de contrôle ont été transmis au président de la Transition, au Premier ministre et aux responsables des structures auditionnées, a-t-il dit, soulignant que ces rapports seront transmis à la justice, afin de mettre en œuvre les investigations qui s'imposent sur les faits constatés.
En outre, il est envisagé la saisine de la Cour des comptes sur des faits pouvant être qualifiés de fautes de gestion. Le contrôleur général a déclaré que les sommes mentionnées dans le rapport, au titre des irrégularités financières, doivent être remboursées par les personnes visées dans le rapport.
Dans son dernier rapport publié en décembre 2022, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) soulignait qu’entre 2016 et 2021, le niveau de la corruption au Burkina Faso a connu une hausse substantielle de 30 points, passant de 41 à 71 points, d’après l’Indice synthétique de Perception de la Corruption (ISPC).