Afflux de réfugiés nigérians à Maradi dans le sud du Niger

11:4829/03/2024, Friday
AFP
Des habitants de la communauté de Gauraka dans la zone de gouvernement local de Tafa de l'État du Niger bloquent l'autoroute Kaduna-Abuja à Gauruka, près d'Abuja, au Nigeria, le 24 mai 2021, lors d'une manifestation contre les enlèvements et les meurtres incessants.
Crédit Photo : Kola Sulaimon / AFP (Archive)
Des habitants de la communauté de Gauraka dans la zone de gouvernement local de Tafa de l'État du Niger bloquent l'autoroute Kaduna-Abuja à Gauruka, près d'Abuja, au Nigeria, le 24 mai 2021, lors d'une manifestation contre les enlèvements et les meurtres incessants.

Plus de 1 400 Nigérians, majoritairement des femmes et des enfants fuyant des exactions des bandes armées, ont trouvé refuge en fin de semaine dernière dans des villages de la région de Maradi (centre-sud) près du Nigeria, selon le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

L'agence onusienne indique jeudi qu'il s’agit du
"premier mouvement d’ampleur
" de réfugiés nigérians observé depuis le début de l'année vers Maradi, qui compte déjà plus de 46 000 réfugiés nigérians ayant fui des violences, d'après les chiffres officiels.

Ces nouveaux déplacements forcés font suite à
"des violences"
entre des groupes d'auto-défense et des groupes armés entre le 15 et le 17 mars dans la commune d'Isa, voisine du Niger, précise OCHA.

Les groupes armés, auteurs d'atrocités depuis des années entre les deux États, avaient donné
"un ultimatum de 72 heures"
aux habitants d'Isa pour quitter leurs maisons, souligne-t-elle.

La semaine dernière, 1 417 personnes se sont ainsi installées dans trois villages de Guidan Roumdji, un département de la région de Maradi limitrophe du Nigeria.

OCHA assure que le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) leur a fourni une assistance d'urgence (nourriture et abris...) et s'active pour relocaliser certains d'entre eux sur des sites éloignés de la frontière pour
"des raisons sécuritaires"
.

L'insécurité persistante entrave les opérations d'assistance aux réfugiés qui s'installent sur les bandes frontières où les déplacements ne sont possibles que sous escorte militaire.


À Bassira, une localité du département, quatre soldats nigériens d'une opération antiterroriste avaient été tués fin février dans une attaque contre leur position par des hommes armés sur des motos.

L’attaque est survenue à proximité de sites abritant des réfugiés nigérians qui fuyaient les exactions de ces bandes armées.


La frontière entre le Niger et le Nigeria est devenue le
"sanctuaire"
de celles-ci, implantées au cœur d'une forêt dense, selon les autorités du Niger, où un régime militaire est au pouvoir depuis le coup d'État du 26 juillet 2023.

Les armées des deux pays ont mené des opérations conjointes pour tenter d’endiguer le phénomène.


Les deux États doivent aussi faire face, dans le Nord nigérian et le Sud-est nigérien, aux combattants de Boko Haram et du groupe Daesh en Afrique de l’Ouest (Iswap).


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