Les tirs contre la Finul "pourraient constituer des crimes de guerre", accuse l'Italie

15:1811/10/2024, vendredi
AFP
Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto.
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Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto.

Les tirs des troupes israéliennes contre la force de l'ONU déployée entre le Liban et Israël (Finul) "pourraient constituer des crimes de guerre", a accusé jeudi soir le ministre italien de la Défense Guido Crosetto.

"Les actions hostiles commises de manière répétée par les forces israéliennes contre la base de la Finul pourraient constituer des crimes de guerre et représentent certainement de très graves violations des normes du droit international humanitaire"
, a affirmé le ministre lors d'une conférence de presse.

"Nous avons demandé des explications sur les événements qui se sont produits"
, a ajouté le ministre, qui avait convoqué jeudi après-midi l'ambassadeur israélien en Italie.
"L'ambassadeur n'était pas en mesure de nous fournir des explications",
a-t-il déploré.

Alors qu'Israël a demandé à l'ONU de déplacer sa base hors de la zone de front, le ministre italien a répliqué:


J'ai dit à l'ambassadeur de référer au gouvernement israélien que les Nations Unies ne peuvent pas prendre d'ordres d'Israël.

Dans un communiqué diffusé avant sa conférence de presse, M. Crosetto avait déjà dénoncé des
"incidents intolérables"
et appelé à une
"désescalade"
et au
"rétablissement du droit international".

M. Crosetto avait aussi indiqué avoir
"fermement protesté"
auprès de l'ambassadeur contre cet incident, qui
"n'est absolument pas admissible, en plus d'être en contradiction flagrante avec le droit international".

"Tôt ce matin, j'ai contacté le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, pour protester auprès de lui et lui rappeler fermement que ce qui se passe près des bases italiennes de la Finul au Liban-Sud (...) est, pour moi et pour le gouvernement italien, inacceptable",
avait-il déclaré.

"Même si j'ai reçu des garanties sur la plus grande attention à la sécurité du personnel militaire, j'ai réitéré qu'il fallait éviter toute erreur qui pourrait mettre en danger les soldats italiens et la Finul".

Plus tôt, les services de la Première ministre Giorgia Meloni avaient indiqué dans un communiqué qu'elle
"a eu cet après-midi un entretien téléphonique avec le commandant du secteur ouest de la Finul le général Messina"
et insisté sur le travail
"précieux"
de l'Italie pour
"la stabilisation de la zone".

Après ces tirs israéliens qui ont blessés deux Casques bleus indonésiens, la France et l'Italie vont réunir la semaine prochaine les pays européens contributeurs à la Finul, dont 10.000 soldats sont déployés dans le sud du Liban.


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