Le règlement en discussion est destiné à organiser une réponse européenne en cas d'afflux massif de migrants dans un État de l'UE, comme au moment de la crise des réfugiés de 2015- 2016. Il permet notamment d'allonger la durée de détention des migrants aux frontières extérieures du bloc.
Ces réticences portaient sur le rôle des ONG secourant des migrants, selon des sources diplomatiques, Rome reprochant à l'Allemagne de financer plusieurs ONG de secours en Méditerranée. La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni avait réclamé la semaine dernière que ces ONG fassent débarquer les migrants dans les pays dont leurs bateaux battent pavillon.
Une entente a finalement été trouvée sur la formulation de ce point, permettant de rallier au texte l'Italie comme l'Allemagne. L'Autriche, la Slovaquie et la République tchèque se sont abstenues tandis que la Pologne et la Hongrie s'y sont opposées, selon une source diplomatique.
Le Ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani, a réagi:
C'est un résultat très positif, un succès pour l'Italie. Quand l’Europe décide, elle doit prendre en compte l’avis de tous.
La Commission européenne et l'Espagne, qui exerce la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, espéraient un accord avant le sommet européen qui réunit vendredi à Grenade (sud de l'Espagne) les chefs d'État et de gouvernement, et où la brûlante question migratoire sera au coeur des discussions.
Il prolonge la durée possible de détention d'un migrant aux frontières extérieures de l'UE, jusqu'à 40 semaines, et permet des procédures d'examen des demandes d'asile plus rapides et simplifiées pour un plus grand nombre d'exilés (tous ceux en provenance de pays dont le taux de reconnaissance, c'est-à-dire le taux de réponse positive aux demandes d'asile, est inférieur à 75%), afin de pouvoir les renvoyer plus facilement.
Il prévoit par ailleurs un déclenchement rapide de mécanismes de solidarité envers l'État membre confronté à cet afflux, sous la forme en particulier de relocalisations de demandeurs d'asile ou d'une contribution financière.
En juillet, la majorité nécessaire pour l'adopter n'avait pas été atteinte parmi les Vingt-Sept, l'Allemagne s'étant notamment abstenue en raison de l'opposition des Verts, membres de la coalition au pouvoir, qui réclamaient des aménagements pour les mineurs et les familles.