Erdoğan interpelle l’ONU : "Qu’attendez-vous pour arrêter cette machine de massacre ?"
La rédaction
20:1024/09/2024, mardi
MAJ: 24/09/2024, mardi
Yeni Şafak
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Crédit Photo : DHA /
Le président de la République, Recep Tayyip Erdoğan, a pris la parole devant les participants lors de la 79e Assemblée générale des Nations unies, qui s'est tenue dans la salle plénière de l'ONU, 24 septembre 2024.
Lors de la 79ème Assemblée générale des Nations Unies, le président Recep Tayyip Erdoğan a interpellé la communauté internationale, demandant au Conseil de sécurité de l'ONU ce qu'il attendait pour mettre fin au "génocide de Gaza". Critiquant le soutien occidental à Israël, il a comparé la situation à celle d'Hitler et a appelé à une alliance humanitaire mondiale pour stopper les violences israéliennes.
"L'ONU échoue à accomplir sa mission fondatrice"
Dans son discours, Erdoğan a rappelé les raisons de la création des Nations Unies à la suite des horreurs de la Seconde Guerre mondiale.
"L'ONU a été fondée pour maintenir la paix et la sécurité internationales, mais aujourd'hui, elle échoue à accomplir sa mission fondatrice"
, a-t-il déclaré. Le président turc a réitéré son appel à une réforme complète du Conseil de sécurité, dénonçant le pouvoir disproportionné accordé à ses cinq membres permanents :
Le monde est plus grand que cinq.
Il a ensuite évoqué la crise à Gaza, où depuis le 7 octobre, les frappes israéliennes ont tué des milliers de civils palestiniens, dont une majorité d'enfants et de femmes. Erdoğan a décrit la bande de Gaza comme
"le plus grand cimetière d'enfants et de femmes au monde"
, dénonçant le silence de la communauté internationale face à cette tragédie.
"Le massacre en direct de Gaza"
Évoquant les souffrances des Palestiniens, Erdoğan a souligné que les actions d'Israël contre Gaza équivalaient à un
"génocide"
. Il a affirmé que les droits fondamentaux du peuple palestinien étaient systématiquement violés, appelant à la reconnaissance immédiate d'un État palestinien indépendant.
"L’histoire jugera sévèrement ceux qui ferment les yeux sur ce massacre"
, a-t-il ajouté.
Le président a raconté des histoires poignantes, notamment celle de Hind, une fillette de 6 ans, qui a survécu seule pendant 12 jours après que sa famille ait été tuée dans une frappe aérienne israélienne.
"Cette petite fille n'a plus ni père, ni mère, ni frères, ni sœurs. Est-ce cela la justice ? Est-ce cela la paix ?"
a-t-il questionné, visiblement ému.
"La vérité meurt à Gaza"
Erdoğan a également dénoncé l'hypocrisie des pays occidentaux, qui, selon lui, condamnent les violations des droits de l'Homme ailleurs dans le monde mais restent silencieux face aux actions d'Israël.
"Non seulement les enfants meurent à Gaza, mais aussi la vérité et les valeurs que l'Occident prétend défendre"
, a-t-il lancé. Il a critiqué les grandes organisations de défense des droits de l'Homme, ainsi que les médias internationaux, les accusant de complicité par leur silence et leur manque de couverture médiatique objective de la situation.
"Qu'attendez-vous pour dire 'Stop' ?"
En s’adressant directement au Conseil de sécurité de l’ONU, Erdoğan a lancé un appel urgent pour que la communauté internationale intervienne.
"Combien d'enfants doivent encore mourir avant que vous ne disiez 'Stop' ? Combien de femmes et d'hommes doivent encore être massacrés avant que vous ne preniez des mesures ?"
a-t-il interrogé. Il a exhorté les Nations Unies à imposer des sanctions à Israël et à mettre fin à ses attaques contre Gaza, qu'il a qualifiées de crimes contre l'humanité.
"Le sang de notre fille Ayşenur Ezgi Eygi ne doit pas rester impuni"
Par ailleurs, le président Erdoğan a évoqué le cas d’Ayşenur Ezgi Eygi, blessée par balle à la tête par des soldats israéliens durant une manifestation pacifique à Nablus.
Il a affirmé que toutes les actions juridiques nécessaires seraient entreprises pour que son sang ne demeure pas sans justice.
Le président a souligné que, bien qu'un cessez-le-feu à Gaza soit d'une urgence vitale, la question centrale demeure l'occupation des terres palestiniennes par Israël. Erdoğan a insisté sur l'importance de créer un État palestinien indépendant, souverain, et respectant l'intégrité géographique, avec Jérusalem-Est comme capitale, basé sur les frontières de 1967.
"Le double jeu des puissances occidentales"
Erdoğan n’a pas mâché ses mots en dénonçant les États occidentaux qui, selon lui, maintiennent un double discours.
"Ils appellent au cessez-le-feu d'une main, tout en envoyant des armes à Israël de l'autre",
a-t-il accusé. Il a appelé à mettre fin à l'hypocrisie internationale et à reconnaître le droit des Palestiniens à résister à l'occupation israélienne, soutenant qu'ils ne faisaient qu’exercer leur droit légitime à l'autodéfense.
Le président a également rappelé que Türkiye continuerait à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté et la justice. Il a indiqué que plus de 60 000 tonnes d'aide humanitaire turque avaient été envoyées à Gaza, et a exhorté la communauté internationale à intensifier ses efforts pour fournir une assistance à la population palestinienne.
"L'urgence d'un cessez-le-feu et d'une aide humanitaire"
En conclusion, Erdoğan a mis en garde contre les conséquences dramatiques d'un hiver sans aide pour les habitants de Gaza. Il a insisté sur la nécessité de mettre en place un cessez-le-feu immédiat et de permettre aux convois humanitaires d'atteindre les zones touchées.
"Nous ne pouvons pas attendre que davantage d'enfants meurent de faim ou de froid. Il est temps d'agir, et il est temps de le faire maintenant"