Le sous-sol de l'Hasdeo Aranya renferme un peu plus de cinq milliards de tonnes de charbon, une manne qui excite la convoitise des industriels.
En 2021, après de nombreuses marches, manifestations, pressions sur les députés et batailles judiciaires orchestrées par Alok Shukla, quelque 180 000 hectares de la forêt de Hasdeo, qui allaient être rasés et remplacés par une mine de charbon à ciel ouvert, ont été épargnés. Et le gouvernement indien a finalement créé une réserve d’éléphants dans cette zone forestière de la taille de Londres. Dix-sept sites miniers ont été fermés.
Mais la guerre est loin d'être gagnée contre le féroce appétit des conglomérats miniers faisant fi de la préservation des forêts, de la faune et des milliers de personnes qui en dépendent.
De vastes étendues forestières, autour de la réserve d'éléphants, restent destinées à l'exploitation minière où cinq sites sont inactifs, mais un sixième, opérationnel et appartenant au groupe Adani, prévoit de s'étendre.
Cette expansion, qui a obtenu le feu vert du gouvernement du Chhattisgarh en 2022, menace l'existence du village forestier de Parsa, dont les habitants, soutenus par Alok Shukla, protestent par un sit-in continu. Ils empêchent l'abattage des arbres et bloquent les travaux depuis deux ans.
Selon le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi, le pays le plus peuplé du monde, avec 1,4 milliard d'habitants, ne peut pas se sevrer des combustibles fossiles en raison de ses besoins énergétiques croissants et de sa grande pauvreté.
À son arrivée en 2012 dans la forêt de Hasdeo, Alok Shukla a découvert que ses habitants se sentaient impuissants face aux conglomérats miniers.
Alors de village en village, il a expliqué les recours juridiques et les protections constitutionnelles dont disposaient les communautés tribales contre les mines.
Avec ses alliés, ils ont résisté aux pots-de-vin, aux menaces de violences et de poursuites judiciaires.
Morga, le village de 1 800 âmes où elle vit, a été sauvé du déplacement grâce à leur campagne.
Shiv Prasad Khusro, père de six enfants, a cédé trop tôt sa maison et ses terres, il y a plus de dix ans, contre une compensation de l'exploitation minière qui débutait.
Il estime être l'exemple à ne pas suivre, d'autant que l'argent empoché sera bientôt épuisé et qu'il a du mal à joindre les deux bouts en travaillant comme journalier.