- 14.11.2024, jeudi
- 18:45
L'historien spéciliste de la période ottomane Abdeljelil Temimi, à gauche, et l'ambassadeur de Türkiye en Tunisie, Ahmet Misbah Demircan, à droite, le 14 mai 2024 à Tunis.
L'historien tunisien Abdeljelil Temimi œuvre depuis 50 ans pour rapprocher les mondes turc et arabe à travers ses recherches et ses initiatives académiques.
L'historien tunisien Abdeljelil Temimi, qui maîtrise à la fois la langue turc et l'arabe, est considéré comme le plus grand spécialiste du Maghreb à l'époque ottomane. L'académicien œuvre depuis 50 ans au développement des études académiques entre le monde turc et le monde arabe.
Âgé de 86 ans, il figure parmi les membres honoraires de la Société historique turque et est membre du conseil scientifique de l'université Fatih Sultan Mehmet. Il a effectué ses études primaires, secondaires et universitaires en Tunisie, en Irak, en Türkiye et en France.
Abdeljelil Temimi est l'un des historiens tunisiens les plus réputés. Il poursuit ses recherches sur l'histoire ottomane et morisque, sa spécialité, à la Fondation Temimi à Tunis, qui compte 21 000 livres.
Il a reçu la visite de l'ambassadeur de Türkiye en Tunisie, Ahmet Misbah Demircan, et d'une délégation composée de représentants d'institutions turques basées en Tunisie.
"Je ne pense pas que les relations de la Türkiye avec le monde arabe soient à un niveau satisfaisant. Avec mes 50 années de travaux scientifiques, j'ai fait ma part et expliqué au monde arabe, avec des revues, des livres, des articles et des conférences, que les Turcs n'ont jamais été des ennemis",
a indiqué Abdeljelil Temimi. Et d'ajouter:
Le président Recep Tayyip Erdogan est une personne exceptionnelle, la fierté de la Türkiye et du monde islamique.
L'historien tunisien a mené de nombreuses études scientifiques afin de rapprocher le monde turc et le monde arabe.
"J'ai organisé des réunions scientifiques qui assurent la participation conjointe d'universitaires turcs et arabes autant que possible. Pendant mes années d'apprentissage de la langue turque, au cours de mes recherches, j'ai découvert qu'il y avait un grand trésor d'archives en Türkiye. Il y a plus de 150 millions de documents ottomans dans les archives d'État. Lorsque j'ai analysé les documents qui mettent en lumière la correspondance ottomane avec les États arabes, j'ai constaté que nos frères d'Égypte, de Syrie et du Liban considéraient les Ottomans comme des colonialistes"
, a-t-il dit.
"Les Ottomans ont protégé le monde arabe de l'invasion"
"Les Ottomans ont protégé le monde arabe de l'invasion"
Abdeljelil Temimi a insisté sur son rejet total des affirmations relatives au caractère colonialiste de l'Empire ottoman.
"Les allégations du monde arabe selon lesquelles les Ottomans étaient des colonialistes ne sont pas fondées. Au contraire, les Ottomans ont sauvé le monde arabe de l'invasion et donc de la colonisation des États chrétiens occidentaux. Afin de lutter contre l'idée selon laquelle les Ottomans étaient des colonialistes, j'ai expliqué dans des conférences et des symposiums internationaux que les Ottomans n'étaient pas des colonialistes et qu'ils avaient protégé les terres arabes contre les chrétiens occidentaux"
, a-t-il expliqué.
Abdeljelil Temimi a indiqué être opposé à la notion de
"colonisation"
ou d'
"invasion ottomane"
pour désigner la domination ottomane dans le monde arabe, précisant que les Ottomans ont redéfini le système de domination ottomane dans le monde arabe sous le nom d'
"Osmaniye"
.
Il a souligné que la définition d'"Osmaniye" est un concept très approprié pour expliquer la relation entre l'Empire ottoman et le monde arabe dans un langage moderne, et a insisté sur l'importance d'organiser un symposium conjoint avec la participation d'universitaires turcs et arabes sur la signification et l'utilisation de ce concept.
L'ambassadeur de Türkiye en Tunisie, Ahmet Misbah Demircan, a, pour sa part, déclaré être honoré de rencontrer l'historien.
"Temimi est un historien ottoman très important de Tunisie. Ayant fait ses études dans de nombreux pays, il est une personnalité précieuse qui a travaillé avec d'importants historiens tels que Bernard Lewis et Halil Inalcık et qui est un passionné de l'histoire ottomane et turque. Dans le centre de recherche qu'il a établi ici avec ses propres moyens, il y a des études que nous pouvons appeler les traces de l'histoire ottomane dans le monde arabe",
s'est-il réjoui.
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