Le chef du Hamas Yahya Sinwar, lors d'une cérémonie commémorative pour les commandants du Hamas tués par des récentes attaques israéliennes à Gaza, le 24 mai 2021.
Yahya Sinwar, dernier martyr palestinien combattant héroïquement pour la liberté de Jérusalem et d'Al-Aqsa, ainsi que pour l’honneur du monde entier, est tombé à Gaza. Le leader du Hamas a perdu la vie lors des affrontements à Rafah, où les attaques israéliennes se sont intensifiées.
Les images diffusées par les soldats israéliens montrent que Sinwar n'a pas été tué dans un tunnel souterrain en utilisant des otages comme boucliers humains, comme l'aurait voulu la propagande israélienne, mais qu’il est mort en combattant en première ligne.
En fin de journée, l’armée israélienne a annoncé la mort de trois Palestiniens lors des affrontements à Rafah et a déclaré enquêter sur la
"probabilité de la mort de Yahya Sinwar"
. Le Mossad a par la suite confirmé que les tests ADN correspondaient à ceux de Sinwar.
Après la déclaration du ministère israélien des Affaires étrangères affirmant
le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré plus tard dans la soirée:
"Yahya Sinwar est mort, nous continuerons à nous battre de toutes nos forces jusqu’à la libération de tous les otages. La guerre n’est pas encore terminée. Le Hamas ne gouvernera pas Gaza."
Netanyahu a réaffirmé que
"la guerre n’est pas terminée"
, indiquant ainsi que les attaques contre Gaza se poursuivraient. Après cette annonce, le ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et le ministre des Finances Bezalel Smotrich ont appelé à la poursuite des attaques contre la bande de Gaza.
L'aide des services de renseignement américains
Après l'annonce israélienne de la mort de Sinwar, un communiqué de la Maison-Blanche a déclaré:
"Les services de renseignement américains ont aidé à éliminer Sinwar et d’autres leaders du Hamas".
Le président américain Joe Biden a publié un message dans lequel il a déclaré:
"Aujourd’hui est une bonne journée pour Israël, pour les États-Unis et pour le monde"
, célébrant ainsi l’événement. Biden a également félicité Netanyahu par téléphone.
La vice-présidente américaine Kamala Harris a, elle aussi, déclaré devant les caméras:
félicitant Israël. Harris a souligné qu'ils avaient collaboré étroitement avec Tel Aviv lors de toutes les opérations visant les leaders du Hamas, tout en affirmant:
"Aujourd'hui, nous avons une opportunité de mettre enfin un terme à la guerre à Gaza."
Après l’annonce de la mort de Sinwar, une atmosphère de deuil a envahi Gaza et toute la Palestine. Dans les mosquées de Palestine occupée, des annonces ont été faites:
"Fils bien-aimés de Gaza ! Le grand commandant de notre nation, Yahya Sinwar, est tombé en martyr."
Les Palestiniens ont effectué des prières pour lui. Après l'annonce de son décès, le président palestinien Mahmoud Abbas a convoqué une réunion d'urgence avec le Conseil exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Né réfugié, comme Haniyeh
Sinwar avait pris la tête du Hamas juste après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh en Iran le 31 juillet 2024. Né en 1962, tout comme Haniyeh, dans le camp de réfugiés de Khan Younès au sud de Gaza, il était lui aussi originaire d’Asqalan (Ashkelon), une ville occupée par Israël.
Les martyrs renforcent la lutte
Depuis sa fondation, Israël a tenté d’éliminer la lutte palestinienne par des assassinats ciblés. Yahya Ayyash en 1996, Cheikh Ahmed Yassine et Abdel Aziz al-Rantissi en 2004, ou encore Saleh al-Arouri en 2024 ont ainsi été tués par Israël. Mais la résistance n'a cessé de grandir, comme le souligne le très populaire porte-parole des Brigades Al-Qassam, Abu Ubayda, a déclaré:
"Si les assassinats signifiaient la victoire, la résistance aurait pris fin il y a 90 ans après la mort d’Izzeddin al-Qassam."
Le plus grand cadeau de mon ennemi
Yahya Sinwar, l'un des fondateurs des Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, déclarait il y a deux ans:
"Le plus grand cadeau que mon ennemi puisse m'offrir est de me tuer. J'ai 59 ans, et je préfère mourir par un assassinat plutôt que de succomber au Covid, à un AVC ou à une crise cardiaque".
Dans un autre discours, il affirmait également:
"Notre sang et nos vies ne sont pas plus précieux que ceux des enfants martyrs qui se sacrifient pour notre nation et nos lieux saints."
L'architecte du Déluge d'Al-Aqsa
Né le 29 octobre 1962 à Gaza, Yahya Sinwar était depuis longtemps la cible numéro un d’Israël. Il a été emprisonné pour la première fois en 1982. Lorsqu’il a été de nouveau arrêté en 1988, il a été condamné à quatre peines de réclusion à perpétuité.
Il avait ensuite été libéré 23 ans plus tard, en 2011, lors d’un échange de prisonniers. Diplômé en langue et littérature arabes de l’Université islamique de Gaza, Sinwar a appris l’hébreu pendant son incarcération et s’est consacré à l’étude des stratégies politiques et militaires israéliennes, tout en traduisant de nombreux ouvrages en arabe.
Il a également écrit le roman "L'Épine et l’Œillet". En 1987, il a rejoint le Hamas dès sa création, se distinguant par sa discipline et sa détermination. Fondateur des Brigades Al-Qassam, il a également créé l'unité de renseignement Mejd, responsable de la capture des espions israéliens à Gaza.
En réponse à l’occupation israélienne croissante, il a dirigé l’opération Déluge d'Al-Aqsa le 7 octobre 2023, causant plus de 300 pertes dans les rangs de l’armée israélienne, ce qui en fait la bataille la plus meurtrière de l'histoire d’Israël en un laps de temps aussi court. Sinwar est surnommé
"l'architecte du Déluge d’Al-Aqsa"
. Après le martyre d'Ismaïl Haniyeh à Téhéran, il a pris la tête du bureau politique du Hamas en août 2024.
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