Washington et Londres imposent des sanctions à l'Iran, visant des fabricants de drones

La rédaction
10:4619/04/2024, Cuma
MAJ: 19/04/2024, Cuma
AFP
Un camion militaire iranien transportant des missiles lors d'un défilé militaire dans le cadre d'une cérémonie marquant la journée annuelle de l'armée du pays à Téhéran, le 17 avril 2024.
Crédit Photo : ATTA KENARE / AFP
Un camion militaire iranien transportant des missiles lors d'un défilé militaire dans le cadre d'une cérémonie marquant la journée annuelle de l'armée du pays à Téhéran, le 17 avril 2024.

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont été les premiers jeudi à renforcer leurs sanctions contre l'Iran après l'attaque du week-end dernier contre Israël, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles".

Les sanctions de Washington visent notamment
"16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens"
dont les Shahed qui
"ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril",
a annoncé le département du Trésor dans un communiqué, ainsi que trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Selon le département du Trésor, les personnes et entités visées
"travaillent au nom de la Force Qods"
, unité d'élite des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures de l'Iran.

Londres, de son côté, a ciblé
"plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques"
, a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé, samedi, une attaque aérienne contre Israël en représailles au bombardement de son consulat à Damas, en Syrie, le 1er avril, qui a coûté la vie à sept officiers supérieurs iraniens, dont deux hauts responsables de l'antenne syrienne et libanaise du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).


En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais disent vouloir aussi éviter une escalade de la violence dans la région.


"Signal fort"


Joe Biden a assuré que les sanctions sont destinées à
"limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran"
, selon un communiqué de la Maison Blanche. 

Et il a averti
"ceux qui permettent ou soutiennent les attaques de l'Iran"
:

Nous n'hésiterons pas à prendre toutes les mesures nécessaires pour vous faire rendre des comptes.

Sa ministre des Finances, Janet Yellen, a ainsi prévenu que
"de nouvelles actions"
seront prises
"dans les jours et les semaines à venir".

Côté européen, la décision d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles avait été prise mercredi lors d'un sommet à Bruxelles. 



Une réunion des ministres des Affaires étrangères est prévue lundi à Luxembourg, a indiqué le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, en marge du G7 Affaires étrangères à Capri. 

Les ministres des pays du G7 (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) n'ont néanmoins pas pris de décision jeudi lors de cette réunion sur l'île italienne:
"Ce n'est pas l'endroit pour décider formellement quoi faire, car chaque pays a des règles différentes pour imposer des sanctions",
a précisé Antonio Tajani.

L'idée est d'envoyer un signal fort à l'Iran afin que ce qui s'est passé ne se répète pas.

"Un message politique qui se transforme aussi en actions concrètes. Mais ici nous avons pris seulement une décision politique",
a-t-il ajouté.

"Risques économiques"


Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a indiqué que les sanctions prises par le Royaume-Uni visent
"les dirigeants de l'armée iranienne et des forces responsables de l'attaque du week-end"
, afin de
"limiter encore davantage la capacité de l'Iran à déstabiliser la région",
selon un communiqué.

Son chef de la diplomatie, David Cameron, a lui appelé l'Iran à
"mettre un terme à son comportement imprudent et illégal".
Selon lui:

Une nouvelle escalade n'est dans l'intérêt de personne.

Il a également demandé la libération immédiate du MSC Aries après la prise de contrôle samedi dans le détroit d'Ormuz de ce porte-conteneurs, qui compte 25 membres d'équipage, par les forces spéciales maritimes des Gardiens de la révolution, quelques heures avant l'attaque contre Israël.

Les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis eux à Washington à l'occasion des réunions du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, avaient promis d'assurer
"une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices"
, selon un communiqué mercredi soir.

Ils avaient par ailleurs appelé
"à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".

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