"À la toute fin de la visite, nous avons entendu le son des sirènes antiaériennes et des explosions tout près de nous. Nous n'avons pas eu le temps de nous mettre à l'abri"
, a déclaré M. Mitsotakis à l'issue des bombardements, évoquant
"une expérience impressionnante".
"(Les Russes) ne se soucient pas de l'endroit où ils frappent",
a déploré de son côté M. Zelensky, précisant qu'
"il y a des morts et des blessés"
, sans autres détails.
L'Ukraine avait déjà été visée par des attaques russes dans la nuit de mardi à mercredi. La défense antiaérienne a indiqué avoir détruit 38 des 42 drones explosifs lancés par la Russie sur une dizaine de régions, causant au moins sept blessés.
De leur côté, les Ukrainiens intensifient leurs actions à l'arrière des lignes russes avec l'assassinat présumé mercredi en zone occupée, à Berdiansk, d'une responsable chargée par les autorités russes des élections, morte dans l'explosion de sa voiture, et une attaque de drone sur un dépôt pétrolier dans la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine.
Selon les enquêteurs,
"un engin explosif artisanal a été placé sous le véhicule"
de cette membre de la commission électorale locale. Lorsqu'elle
"est montée dans la voiture (...) l'engin a explosé"
, ont-ils ajouté dans un communiqué.
Le dirigeant local de l'occupation russe dans cette région du sud de l'Ukraine, Evguéni Balitski, a dénoncé sur Telegram
et
"une tentative d'intimidation"
à une semaine de l'élection présidentielle russe des 15-17 mars, qui se déroulera également dans les territoires occupés.
Dépôt en feu et tensions croissantes
Plusieurs responsables de l'occupation russe ou collaborateurs en Ukraine, y compris en Crimée annexée, ont été tués ou blessés ces deux dernières années dans des attaques et des attentats imputés à Kiev.
Quelque 600 km plus au nord, dans la région russe de Koursk, c'est un dépôt pétrolier qui a été incendié mercredi à la suite d'une attaque de drones ukrainiens, un type d'opération également de plus en plus fréquent.
Depuis plusieurs mois, une partie de la stratégie militaire de Kiev consiste à attaquer l'arrière, loin du front, un moyen de dérégler la logistique de l'armée russe qui approvisionne ses unités en munitions et en carburant via les régions frontalières.
"Une attaque de drone ukrainien dans le district de Jeleznogorskiï a provoqué aujourd'hui un incendie dans un dépôt de carburant et de lubrifiants"
, a expliqué mercredi sur Telegram le gouverneur de la région russe de Koursk, Roman Starovoït.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent au moins une cuve endommagée d'où jaillissent d'imposantes flammes et de la fumée noire.
Selon M. Starovoït, un
"deuxième drone ukrainien"
a
le dépôt pétrolier, assurant que, là encore, l'attaque n'avait
Depuis le début de l'assaut russe en Ukraine, en février 2022, la Russie est régulièrement la proie de frappes imputées à Kiev qui ciblent en particulier, ces dernières semaines, des dépôts de pétrole et des raffineries.
Grossi en Russie: Avertissement sur la Centrale Nucléaire de Zaporijjia
De son côté, l'armée de l'air ukrainienne a affirmé mercredi que les drones lancés par les Russes dans la nuit avaient visé une dizaine de régions d'Ukraine, faisant au moins sept blessés dans la ville de Soumy (nord-est).
"Les forces d'occupation ont attaqué avec cinq missiles guidés S-300 (...) et 42 'Shahed', dont 38 ont été détruits",
a déclaré l'armée de l'air, faisant référence aux drones explosifs de fabrication iranienne utilisés par Moscou.
Sur le terrain, l'état-major de l'armée ukrainienne a diffusé une vidéo sur laquelle on peut voir des tranchées fortifiées récemment creusées,
"sur la deuxième ligne de défense"
dans la zone d'Avdiïvka (est), comme en réponse à de récents commentaires sur la faiblesse des lignes de défense ukrainiennes, voire leur absence par endroits.
Parallèlement, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEI), Rafael Grossi, se trouve mercredi dans la station balnéaire de Sotchi dans le sud-ouest de la Russie pour y rencontrer le président russe Vladimir Poutine, pour la première fois depuis octobre 2022, et Alexeï Likhatchev, le patron de l'agence nucléaire russe Rosatom.
M. Grossi a mis en garde la Russie contre tout redémarrage précipité de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par ses soldats dans le sud de l'Ukraine.