Tunisie: Le président Kaïs Saïed officialise sa candidature à sa propre succession

12:5320/07/2024, Cumartesi
MAJ: 20/07/2024, Cumartesi
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Le président tunisien Kais Saied s'adressant aux journalistes après avoir voté lors des élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. M. Saied, au pouvoir depuis 2019, a annoncé le 19 juillet 2024 qu'il briguerait un nouveau mandat de cinq ans lors des élections prévues le 6 octobre.
Crédit Photo : FETHI BELAID / AFP
Le président tunisien Kais Saied s'adressant aux journalistes après avoir voté lors des élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. M. Saied, au pouvoir depuis 2019, a annoncé le 19 juillet 2024 qu'il briguerait un nouveau mandat de cinq ans lors des élections prévues le 6 octobre.

Le président tunisien Kaïs Saïed a officialisé vendredi sa candidature à sa propre succussion.

Il briguerait ainsi un nouveau mandat lors de l'élection présidentielle qui doit se tenir le 6 octobre prochain.


C'est ce qui ressort d'un discours qu'il a prononcé depuis Borj El Khadra, localité située à l'extrême sud de la Tunisie et relevant du gouvernorat de Tataouine, selon une vidéo partagée par la présidence de la République tunisienne sur ses réseaux sociaux.


"J'annonce officiellement ma candidature à l'élection présidentielle du 6 octobre prochain pour poursuivre le combat dans la bataille de libération nationale'',
a déclaré Kaïs Saïed.

Et le chef de l'État d'ajouter :
"J'ai choisi cet endroit (Borj El Khadra) en ce jour parce que ce lieu dégage un parfum de lutte, c'est aussi un symbole de résistance, de grandeur et de fierté.''

"J'ai opté pour ce lieu afin de souligner que la Tunisie est un pays uni de sa pointe septentrionale (point le plus au nord) à sa pointe méridionale (point le plus au sud) et qu'il le restera, si Dieu le Tout-Puissant le veut'',
a-t-il expliqué.

Kaïs Saïed a demandé à faire preuve de vigilance concernant les parrainages qui lui seront recueillis déclarant :
"À cette occasion, j'appelle tous ceux qui s'apprêtent à parrainer [des candidats] à faire preuve de vigilance face à toute sorte de tromperie''.

"Certains sont démasqués et d'autres le seront bientôt'',
a ajouté le chef de l'État au pouvoir depuis 2019.

"Je les [ceux qui s'apprêtent à parrainer des candidats] appelle aussi à n'accepter aucun millime de la part de quiconque. S'ils le font, je ne leur pardonnerai jamais [...] Nous comptons sur nos propres moyens, et je les appelle aussi à éviter toute personnification du pouvoir. Nous sommes tous de passage et la Tunisie seule va demeurer'',
a martelé le chef de l'État.

Le palais de Carthage (siège de la présidence de la République) avait annoncé le 2 juillet par voie de communiqué succinct que la prochaine élection présidentielle en Tunisie aura lieu le 6 octobre 2024.


Kaïs Saïed avait accédé à la magistrature suprême suite au deuxième tour de la présidentielle du 13 octobre 2019 qui l'avait opposé à Nabil Karoui (actuellement en exil), ancien propriétaire de la chaine télévisée "Nessma TV''.


Il avait remporté le scrutin avec un score de 72,7 % représentant plus de 3 millions d'électeurs, sur un corps électoral de près de 8 millions et une population de 11,5 millions de Tunisiens.


Deux ans après son élection, le 25 juillet 2021, dans un contexte de blocage politique et de crise économique, Kaïs Saïed, limoge le gouvernement, dissout l'Assemblée des représentants du peuple et le Conseil supérieur de la magistrature et commence à légiférer par décret-loi.


Le 25 juillet 2022, il organise un référendum pour modifier la Constitution de 2014, issue de la révolution, pour, notamment changer le régime politique de semi-parlementaire à un régime présidentiel donnant de larges prérogatives au Président.


La démarche de Kaïs Saïed est largement contestée à l'intérieur, notamment par les partis politiques et de nombreuses organisations de la société civile, alors que certains points de vue considèrent que l'action de Kaïs Saïed constituait un réajustement du processus révolutionnaire ayant renversé l'ancien président Ben Ali, un certain 14 janvier 2011.


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