Elle est la troisième Shinawatra à occuper le poste de Premier ministre, après son père Thaksin (2001-2006) et sa tante Yingluck (2011-2014), tous deux renversés par des coups d'Etat.
En tant que chef du gouvernement, je travaillerai de tout mon coeur avec le Parlement, ouverte à toutes les idées pour contribuer au développement du pays.
Paetongtarn a reçu le mandat royal de former un gouvernement lors d'une cérémonie qui s'est déroulée dimanche au siège d'une ancienne chaîne de télévision pro-Thaksin.
Thaksin Shinawatra, un milliardaire de 75 ans qui avait été contraint à l'exil en 2008 en raison de poursuites pour corruption, a bénéficié samedi d'une grâce royale et était assis au premier rang lors de cette cérémonie.
Paetongtarn est à la tête d'un gouvernement de coalition emmené par son parti, le Pheu Thai, dernier avatar du mouvement politique fondé par son père au début des années 2000, mais comprenant également des pro-militaires longtemps opposés à Thaksin.
Le royaume est fragmenté depuis plus de vingt ans entre une vieille garde pro-monarchie protégée par l'armée et des électeurs avides de changement. Ceux-ci, selon le camp prodémocratie, estiment que la volonté qu'ils ont exprimée dans les urnes n'est pas respectée.
La nouvelle dirigeante est la troisième enfant de Thaksin, un ancien policier qui a fait fortune dans les télécoms et a été élu deux fois Premier ministre, en 2001 puis 2005, avant d'être renversé par un coup d'Etat en 2006.
Elle a grandi à Bangkok et étudié l'hôtellerie au Royaume-Uni avant de diriger la branche hôtelière de l'empire familial jusqu'à la fin de 2022.
Elle était alors entrée en politique en vue des législatives de 2023, au cours desquelles le Pheu Thai est arrivé en seconde position, derrière le parti progressiste Move Forward Party (MFP). Cette formation a été dissoute le 7 août, accusée de lèse-majesté.
Bien qu'arrivé en tête des législatives, le MFP avait été empêché de former un gouvernement par des sénateurs conservateurs nommés par la junte, effrayés par ses projets de réformes.
Le Pheu Thai avait alors conclu un accord de coalition difficile avec des partis pro-militaires autrefois fermement opposés à Thaksin et à ses partisans, ce qui a conduit à l'ascension de Srettha.
Après moins d'un an, il est toutefois devenu le troisième Premier ministre du Pheu Thai à être exclu par la Cour constitutionnelle, pour avoir nommé un ministre condamné pour corruption.