Mali: un proche du Premier ministre libéré de prison

15:004/09/2024, mercredi
AFP
Boubacar Traoré, un proche du Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, a été libéré le 03 septembre 2024, après avoir purgé une peine de trois mois de prison pour avoir signé un document critiquant la junte au pouvoir.
Crédit Photo : AFP / Archive
Boubacar Traoré, un proche du Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, a été libéré le 03 septembre 2024, après avoir purgé une peine de trois mois de prison pour avoir signé un document critiquant la junte au pouvoir.

Un proche du Premier ministre civil malien a été libéré de prison après avoir purgé une condamnation pour avoir signé un document ouvertement critique de la junte au pouvoir, a rapporté sa famille mardi.

Boubacar Traoré avait été placé en détention le 28 mai après la publication d'un communiqué s'opposant fermement à un éventuel maintien des militaires au pouvoir pendant plusieurs années supplémentaires.


M. Traoré était le signataire de ce document émanant de la faction du M5-RFP (Mouvement du 5 juin, Rassemblement des forces patriotiques) restée fidèle au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

Il avait été condamné début juillet par le pôle de lutte contre la cybercriminalité du tribunal de Bamako à un an de prison ferme pour
"atteinte au crédit de l'État", "diffusion de propos mensongers de nature à perturber la paix publique"
et
"outrage à magistrat".

Sa peine a été commuée lundi en appel à trois mois de prison, ce qui a entraîné sa libération.


La publication passait pour susceptible de consommer la rupture entre le Premier ministre et les militaires qui l'ont nommé et lui laissent une capacité d'action minime. M. Maïga a endossé le contenu du communiqué incriminé. Mais il est resté à la tête du gouvernement.


"Pour tout le monde, tu es un héros aujourd'hui",
a déclaré le Premier ministre venu rendre visite à M. Traoré à sa sortie de prison, selon une vidéo partagée par sa famille.

"Il ne faut rien regretter de ce que vous avez dit et de ce que vous avez fait... car il n'y a rien d'ostentatoire là-dedans, d'insultant, et vous avez gardé la reconnaissance éternelle aux forces de sécurité"
, a-t-il ajouté.

Les expressions d'opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l'unité nationale et les mesures répressives. Dix opposants avaient été écroués le 24 juin pour
"complot contre les autorités légales"
après avoir appelé à un retour des civils au pouvoir.

Le Mali, confronté au terrorisme et plongé depuis 2012 dans une grave crise multidimensionnelle, est dirigé par des colonels depuis un double putsch en 2020 et 2021.

La junte a décrété en juin 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils fin mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année. Mais les militaires ont depuis annoncé le report de la présidentielle à une date toujours inconnue.


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