Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré, mardi, que toute discussion sur l'avenir de la Bande de Gaza sans un cessez-le-feu était "inutile".
Intervenant lors d'une session du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation à Gaza, Lavrov a déclaré que les États-Unis bloquaient tous les efforts et toutes les initiatives visant à mettre fin à l'effusion de sang dans l'enclave palestinienne, notant que Washington donnait à Israël
"carte blanche"
pour imposer une punition collective aux Palestiniens.
Indiquant que les évaluations de la situation actuelle à Gaza indiquent qu'environ 22 % des terres agricoles ne pourront probablement jamais être remises en état, il a en outre qualifié la situation à la frontière entre le Liban et Israël d'
"explosive".
Le Chef de la diplomatie russe a affirmé que Moscou était
"préoccupée"
par les déclarations des dirigeants israéliens qui remettent en question la solution à deux États pour régler le conflit israélo-palestinien.
Pour Lavrov, l'escalade actuelle du conflit à Gaza s'est
"métastasée"
dans toute la région à cause des États-Unis et de leurs alliés,
"dont la présence militaire au Moyen-Orient, comme dans d'autres parties du continent eurasien, crée toujours de nouveaux risques inacceptables pour la sécurité internationale".
Contrairement à certains collègues occidentaux qui pratiquent une politique de deux poids, deux mesures, nous ne divisons pas les extrémistes en bons et en mauvais, en amis et en ennemis.
"Nous insistons sur la libération de toutes les personnes détenues à Gaza, quelles que soient leur nationalité et leur origine"
, a-t-il déclaré.
Sergueï Lavrov a ajouté que le monde entier attendait que l'Occident se rende compte que son
"mépris persistant"
pour la diplomatie multilatérale conduisait
"encore et toujours à des résultats tragiques".
Il a souligné que la première et principale condition au règlement du conflit israélo-palestinien et à la création d'un État palestinien était l'unité de la nation palestinienne, ajoutant que les Palestiniens devaient décider eux-mêmes de la forme de leur futur État, ainsi que des personnes qui devraient le gouverner et de la manière dont elles devraient le faire.
"Une fois que la phase aiguë de la crise actuelle aura été atténuée, ce qui devrait être facilité par l'appel au cessez-le-feu lancé par le Conseil de sécurité des Nations unies, nous proposons d'organiser des consultations au niveau ministériel afin de consolider les positions des principaux acteurs régionaux et, sur cette base, d'élaborer des mesures pratiques pour promouvoir le rétablissement de l'unité palestinienne"
, a-t-il déclaré.
Le ministre russe des Affaires étrangères a également appelé les membres du Conseil de sécurité des Nations unies à ne pas se laisser abuser par les assurances américaines selon lesquelles Washington
"maîtrise la situation
" et à ne pas reporter la création d'un État palestinien
"à des temps plus propices".
"Il est important que le Conseil de sécurité des Nations unies réaffirme qu'il n'y a pas d'alternative au cadre juridique international existant sur cette question cruciale, et qu'il définisse des moyens spécifiques et des délais pour sa mise en œuvre... Il s'agit d'un devoir moral de la communauté internationale, et nous appelons à ce qu'il soit rempli"
, a t-il ajouté.
Lavrov a également affirmé qu'ils n'avaient pas le droit de permettre que les décisions de l'ONU sur la création d'un État palestinien soient
"enterrées"
, comme les accords de Minsk de 2015, et que de tels
"actes criminels"
ne pouvaient pas être répétés contre le peuple palestinien.
Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui aurait fait 1 200 morts selon les autorités de Tel-Aviv.
Depuis lors, au moins 25 490 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et 63 354 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes.
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